NEW YORK / ÉTATS-UNIS
La justice new-yorkaise a restitué mardi à l'Italie 58 œuvres d'art pillées et volées, dont certaines datant de l'Antiquité romaine et qui avaient fait l'objet d'un trafic international jusqu'aux États-Unis et au prestigieux Metropolitan Museum of Art.
A l'issue d'une cérémonie avec le consul général d'Italie Fabrizio Di Michele, le procureur de l'État de New York pour l'arrondissement de Manhattan, Alvin Bragg, a annoncé par communiqué la restitution au « peuple italien » de 58 antiquités pour une valeur de « près de 19 millions de dollars ».
Selon M. Bragg, 21 de ces pièces avaient été « saisies au Metropolitan Museum of Art » (Met), l'un des plus grands et prestigieux musées d'art de la planète. « Ces 58 pièces représentent des milliers d'années d'une histoire riche ; pourtant des trafiquants à travers l'Italie ont eu recours à des pilleurs pour les voler et se remplir les poches », a-t-il déclaré. « Elles trônaient depuis trop longtemps dans des musées, des résidences et des galeries d'art qui n'en avaient aucun droit de propriété », a dénoncé le procureur Bragg.
Les œuvres avaient fait l'objet d'un trafic piloté par « Giacomo Medici, Giovanni Franco Becchina, Pasquale Camera et Edoardo Almagiá », qui les ont « vendues à Michael Steinhardt, l'un des plus grands collectionneurs d'art ancien au monde », a dénoncé M. Bragg.
Depuis 2020, la justice de l'État de New York s'est engagée dans une vaste restitution d'œuvres d'art : de l'été 2020 à la fin 2021, au moins 700 pièces ont été rendues à 14 pays, dont le Cambodge, l'Inde, le Pakistan, l'Egypte, l'Irak, la Grèce ou l'Italie.
Le collectionneur américain Michael Steinhardt a ainsi été forcé de restituer en 2021 environ 180 antiquités volées ces dernières décennies, d'une valeur de 70 millions de dollars. Un accord entre la justice new-yokaise et M. Steinhardt lui avait permis d'échapper à une inculpation mais il lui interdit à vie d'acquérir des œuvres sur le marché licite de l'art.
Parmi les œuvres restituées à Rome, on trouve une « tête d'Athéna en marbre datant de l'an 200 avant J.-C., volée dans le centre de l'Italie, objet d'un trafic du réseau de Giacomo Medici et qui a finalement atterri au Met en 1996 ». Mais aussi un buste d'homme en bronze datant du 1er siècle avant ou après J-.C., qui « avait fait l'objet d'un trafic par le marchand d'art parisien Robert Hecht vers à un autre marchand en Suisse avant d'être finalement vendu à un individu d'un comté new-yorkais ».
Le consul général d'Italie, M. Di Michele, a salué « la coopération intense et fructueuse entre les autorités italiennes et américaines, notamment avec le bureau du procureur de New York, pour la restitution d'antiquités pillées ou volées ».
Cet article a été publié par l'AFP le 6 septembre 2022.
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La justice new-yorkaise restitue à l'Italie 58 œuvres d'art volées
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