PARIS
Figure médiatique, l’ancien ambassadeur de la France aux Etats-Unis succède à Louis-Antoine Prat.
Le 4 juin dernier, pas moins de quatre diplomates étaient candidats à l’élection des membres du Conseil d’administration de la Société des Amis du Louvre. Un renouvellement des profils, lesquels étaient encore dominés il y a quatre ans par des collectionneurs et historiens de l’art, et qui s’est traduit jusque dans l’élection du nouveau président de la Société des Amis, le 11 juin. Gérard Araud, 71 ans, ancien ambassadeur de la France aux États-Unis, aux Nations Unies, puis en Israël, a été choisi par les adhérents pour diriger l’association.
Depuis sa retraite du quai d’Orsay, en avril 2019, Gérard Araud est devenu un personnage médiatique, intervenant fréquemment sur les plateaux de télévision, apprécié pour sa liberté de parole retrouvée après 36 années passées dans les ambassades. Avec le conflit russo-ukrainien, puis la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, l’ancien diplomate est un interlocuteur privilégié des médias, distillant ses analyses devant les caméras, dans ses chroniques régulières du Point, et dans des ouvrages. Il publie ainsi en avril 2024 Israël, le piège de l’Histoire.
Il succède au collectionneur Louis-Antoine Prat, qui n’aura pu prétendre à un troisième mandat de président de la Société des Amis du Louvre. Plusieurs polémiques ont rendu son maintien impossible à la tête de l’association, au cours de l’année 2023. Dans la publication d’un recueil de nouvelles, le collectionneur de dessins décrit un personnage fictionnel de galeriste en usant de clichés que certains ont qualifiés d’antisémites. Un personnage dans lequel s’est reconnu le marchand Nicolas Schwed, ce que Louis-Antoine Prat a réfuté à plusieurs reprises.
Un rare lavis de Victor Hugo, classé trésor national, avait créé l’émoi lors de son acquisition par la Société des Amis du Louvre pour le département des arts graphiques à un prix de 2,8 millions d’euros. Louis Antoine Prat avait alors accusé le vendeur, le collectionneur Pierre Morin, de se livrer à une opération spéculative. Dans sa réponse dans les colonnes du Monde l’intéressé n’avait pas hésité à le mettre en cause : « nul n’ignore qu’il [Louis-Antoine Prat] n’hésite pas à mobiliser les réseaux internes du Musée du Louvre pour son intérêt personnel ».
Si le contexte empêchait Louis-Antoine Prat de prétendre à un nouveau mandat, le collectionneur conserve une certaine influence. La Lettre révélait ainsi que Louis-Antoine Prat disposait de 400 délégations de pouvoir, dans un scrutin ne mobilisant que 5 à 10 % des 62 000 adhérents de l’association. Son influence aura sûrement départagé les candidats de cette élection ouverte, que Gérard Araud remporte face à Daniel Théry (collectionneur), Gilles Andréani (ancien magistrat de la Cour des comptes) et Catherine Guillouard (*) (ancienne PDG de la RATP).
(*) Catherine Guillouard n’était pas candidate.
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Gérard Araud, nouveau président des Amis du Louvre
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