Disparition

Disparition de Roger Boulay, ethnologue spécialiste de l’art kanak

Par Sara Genin · lejournaldesarts.fr

Le 4 juillet 2024 - 363 mots

L’ethnologue connu pour avoir procédé à l’inventaire du patrimoine kanak dispersé s’est éteint mardi 2 juillet.

Roger Boulay, ethnologue spécialiste de l’art kanak © DRK
Roger Boulay, ethnologue spécialiste de l’art kanak.
© DRK

C’est une figure de l’ethnologie océanienne qui vient de disparaître : Roger Boulay est décédé mardi 2 juillet d’une insuffisance respiratoire, dans la Sarthe où il était né en 1943. Après divers emplois dans des structures sociales, il entame des études de sociologie et c’est dans ce contexte qu’en 1979 il rencontre Jean-Marie Tjibaou, alors maire de Hienghen en Nouvelle Calédonie, leader d’un mouvement pour l’indépendance de l’île et soucieux de valoriser la culture Kanak.

A l’initiative du leader Kanak, Il commence alors un vaste projet d’inventaire des collections d’art kanak dans différents musées français, européens et internationaux, au côté d’Emmanuel Kasarhérou l’actuel président du Musée du Quai Branly. Aujourd’hui, 17 000 objets qui appartiennent à la culture kanake, sont recensés dans 110 musées internationaux. L’inventaire établi par Roger Boulay est disponible sur le site du ministère de la Culture. En 1986 il obtient un doctorat en ethnologie à l’Université Paris 1.

Parallèlement, Roger Boulay réalise 3 000 croquis des objets répertoriés, le plus souvent dessinés sur le vif dans les collections des musées. Beaucoup des objets inventoriés étaient méconnus ou oubliés dans les réserves des musées ; ils datent pour la plupart de la première moitié du XIXᵉ siècle jusqu’aux années 1920. En 2022, le musée du Quai Branly a consacré une exposition à ses carnets, « Carnets kanak, voyage en inventaire de Roger Boulay ».

Roger Boulay a été commissaire de plusieurs expositions sur les cultures océaniennes. En 1990 il organise « De jade et de nacre »  au Musée de Nouvelle-Calédonie (Nouméa) qui attire 8 000 visiteurs en deux mois et demi. En 2002, il est le commissaire de l’exposition « Kannibals et Vahinés » (Musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie, Nouméa) sur les stéréotypes des cultures océaniennes dans l’imagerie européenne. En 2009, il s’éloigne un peu de son sujet d’étude pour une figure plus légère : « Tarzan ! ou Rousseau chez les Waziri » au Musée du Quai Branly. 

Il était depuis 2005 chargé des collections Océanie et commissaire au Musée des arts d’Afrique et d’Océanie (l’actuel Palais de la Porte Dorée).

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