Didier Fusillier à la présidence de la RMN-Grand Palais

C’est une mission à haut risque que l’actuel président de la Grand Halle de Villette a accepté de prendre. La présidence de la RMN-Grand Palais est loin d’être une sinécure, comme l’a expérimenté son prédécesseur Chris Dercon qui en est parti un an avant la fin de son premier mandat. Il doit s’assurer que les travaux du Grand Palais seront terminés à temps pour y organiser les épreuves d’escrime pendant les Jeux Olympiques de Paris. Puis il devra relancer l’activité du Grand Palais ce qui n’est pas vraiment un problème compte tenu du manque de grandes salles à Paris. Mais la ministre lui a collé un fil à la patte avec un partenariat avec le Centre Pompidou qui y exposera ses œuvres pendant sa fermeture, réduisant ainsi sa marge de manœuvre.

Le problème principal réside dans la rentabilité de l’établissement public. Celui-ci a affiché une perte (attendue) de près de 8 millions d’euros en 2022 et sa structure de coût est telle qu’une légère baisse de la fréquentation des expositions des Galeries Nationales ou du Musée du Luxembourg, ou une mauvaise année dans l’activité des librairies-boutiques suffisent à plonger les comptes dans le rouge.

Mais Didier Fusillier (64 ans) a du métier et il sait remplir les salles comme à la Grand Halle avec des expositions très rémunératrices comme celles sur les Pharaons en 2019 et actuellement. Il est aussi l’un de ceux qui ont su populariser et rendre festif l’art contemporain (comme Jean Blaise à Nantes).  Venant du spectacle vivant (il a dirigé la Scène nationale, le Manège à Maubeuge), il a piloté la programmation culturelle de Lille depuis que celle-ci a été capitale européenne de la culture. L’inventeur des Micro-Folies, ces dispositifs numériques qui exposent l’art de manière ludique, est aussi bien armé pour relancer le Grand Palais immersif qui peine à trouver sa voie.