GRENOBLE
Grenoble. C’est peu de dire que la nouvelle mission de Céline Kopp ne va pas être facile.
L’actuelle directrice (40 ans) du centre d’art Triangle-Astérides à Marseille vient d’être nommée pour diriger, à partir de janvier, le centre d’art de Grenoble. Renommé « Magasin des horizons », le « Magasin » comme on l’a longtemps appelé – et que l’on continue à appeler ainsi – est à la dérive depuis plusieurs années. Après le départ forcé en 2015 de son directeur Yves Aupetitallot, sur fond de crise interne, Béatrice Josse avait pris la suite en 2016, menant une programmation en rupture avec celle de son prédécesseur. Fini les expositions d’artistes internationaux et l’École du Magasin qui avaient fait la réputation du centre d’art, au profit d’une « zone d’indétermination » comme le revendiquait la nouvelle directrice [lire JdA de mai 2018], une zone si « indéterminée » que le centre a disparu des radars entraînant le départ de nombreux administrateurs.
À décharge de l’ancienne directrice qui a finalement quitté ses fonctions en mars 2021, après quinze mois d’absence, les relations étaient tout aussi tendues avec la municipalité écologiste d’Éric Piolle qui rechignait à financer d’indispensables travaux. Le Magasin est, en effet, installé depuis 1986 dans un ancien bâtiment industriel et la grande nef centrale de 3 000 m2, surmontée d’une verrière d’un autre âge, n’est plus vraiment aux normes.
Céline Kopp, candidate malheureuse au Mo.Co de Montpellier, coche de nombreuses cases de l’offre d’emploi publiée. Elle a de « bonnes connaissances en histoire de l’art » (École du Louvre), une solide expérience de la direction d’un centre d’art et a été commissaire de nombreuses expositions et biennales (dont celle de Rennes en 2017). Caractéristique rare dans le milieu, elle parle anglais couramment, après un séjour de deux ans aux États-Unis. Il lui faudra cependant beaucoup d’entregent pour partir « à la recherche de fonds privés ou publics », une mission affichée qui n’est guère rassurante sur les intentions de ses bailleurs de fonds habituels, dont la Ville et la Région. Les propos – convenus – de la nouvelle directrice dans le communiqué de presse ne permettent pas non plus de prendre la mesure de ses intentions, à l’instar de cette curieuse expression peu courante pour un centre d’art : « un service public ancré dans son territoire ». Le marché et les artistes non locaux vont-ils être tenus à distance ?
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Avec Céline Kopp, le « Magasin » de Grenoble espère sortir du purgatoire
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°576 du 29 octobre 2021, avec le titre suivant : Avec Céline Kopp, le « Magasin » de Grenoble espère sortir du purgatoire