Justice

Stéphane Breitwieser « le pilleur de musées », renvoyé en prison

Par Sarah Barry · lejournaldesarts.fr

Le 5 juin 2013 - 408 mots

STRASBOURG

STRASBOURG (ALSACE) [05.06.13] – Celui que certains surnomment le « pilleur de musées », ou plus plaisamment le « Arsène Lupin alsacien », vient d’être condamné à trois ans de prison pour ses derniers larcins. Stéphane Breitwieser avait déjà reconnu devant la justice le vol de 245 œuvres d’art, d’une valeur dépassant les dix millions d’euros.

 Stéphane Breitwieser au salon du livre de Colmar, (Haut-Rhin, France), 2006
Stéphane Breitwieser au salon du livre de Colmar, (Haut-Rhin, France), 2006

L’affaire Breitwieser serait-elle parvenue à son épilogue ? Le parquet de Strasbourg vient de condamner le « pilleur de musées » à une peine de trois ans d’emprisonnement pour vol en état de récidive légale, et organisation de son insolvabilité.

Petit-neveu du peintre alsacien Robert Breitwieser, Stéphane Breitwieser, 41 ans, est connu pour avoir dérobé plusieurs centaines d’œuvres d’art entre 1995 et 2001. Ayant toujours fait de sa passion maladive pour l’art la principale de ses motivations, en niant tout appât du gain, il est perçu par certains comme une sorte de gentleman receleur, le « Arsène Lupin alsacien ». Il a reconnu devant la justice le vol de 245 œuvres d’art, le tout dépassant les dix millions d’euros, et ce dans sept pays. Condamné à la prison en Suisse en 2003, puis en France deux ans plus tard, octobre 2005 le voit de nouveau libre.

Il est cependant placé en détention provisoire en avril 2011 suite à de nouveaux larcins, des statuettes et des tableaux volés chez des galeristes et commissaires-priseurs de France, d’Allemagne et de Belgique. Relâché en 2012, il est mis sous contrôle judiciaire jusqu’à l’audience du 3 juin 2013, à l’issue de laquelle il vient d’être incarcéré. Il lui est également reproché d’avoir dissimulé certains de ses revenus afin de se rendre insolvable, ses précédents méfaits nécessitant encore le paiement de plusieurs milliers d’euros d’indemnisation à des parties civiles.

Parmi les huit pièces dérobées, certaines ont été découvertes à son domicile alsacien, quand d’autres demeurent introuvables. Une toile de l’école de Bruegel, disparue en 2009, a notamment été retrouvée dans une plinthe du garage de sa grand-mère, œuvre que le condamné aurait été « fier de montrer » lors de son interpellation en 2011, si l’on en croit la vice-procureure Annyvonne Balança.

Le doute pèse sur les œuvres encore portées disparues, surtout lorsque l’on sait le traitement que les proches de Stéphane Breitwieser ont parfois réservé aux objets recélés lorsqu’ils se sentaient menacés. En 2001 par exemple, la mère du voleur avait jeté une centaine d’œuvres d’art dans le canal Rhin-Rhône et détruit au marteau un Cranach et un Bruegel.

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