METZ
Le « pilleur de musées » Stéphane Breitwieser, déjà condamné pour de nombreux vols d'œuvres d'art en Europe, a de nouveau été incarcéré, a indiqué jeudi le procureur de la République à Sarreguemines.
M. Breitwieser, soupçonné d'avoir dérobé plusieurs presse-papiers anciens au musée de la Cristallerie à Saint-Louis-lès-Bitche, a été mis en examen pour vol et incarcéré, a indiqué à l'AFP le procureur, Jean-Luc Jaeg. Lors de la perquisition de son domicile à Marmoutier (Bas-Rhin), les enquêteurs ont découvert, entre autres, des pièces romaines déclarées volées à la Maison de l'archéologie de Niederbronn-les-Bains (Bas-Rhin), deux objets anciens soustraits dans un musée de Le Thillot (Vosges) et une pièce de marqueterie disparue d'un musée à Guebwiller (Haut-Rhin). Des policiers allemands, qui se sont rendus sur place, ont reconnu deux objets dérobés dans des musées outre-Rhin.
L'habitation de M. Breitwieser, âgé de 47 ans, est remplie d'"une quantité d'objets anciens et de collection, de belles choses", selon le procureur. "Il faut tout identifier pour déterminer s'il s'agit d'objets volés", a-t-il souligné. Parfois surnommé "l'Arsène Lupin alsacien", Stéphane Breitwieser est le petit-neveu du peintre alsacien Robert Breitwieser (1889-1975). Il avait défrayé la chronique au début des années 2000 en reconnaissant le vol de centaines d'œuvres dans divers musées et châteaux européens.
Après son arrestation en 2001 en Suisse, sa mère avait jeté une centaine de pièces dans le canal Rhin-Rhône, pour la plupart repêchées, et détruit des œuvres dont un Cranach (XVIe) et un Bruegel (XVIIe). Au domicile de sa mère, situé aussi à Marmoutier, "163.000 euros en petites coupures ont été retrouvés dans des seaux", a ajouté M. Jaeg. Elle a été mise en examen pour "non justification de ressources". Sa compagne "qui l'accompagnait dans les musées et faisait le guet" a été mise en examen pour "complicité de vol" et placée sous contrôle judiciaire, selon le magistrat.
Lors de son audition, M. Breitwieser "a reconnu partiellement les faits", expliquant avoir acheté certains des objets aux puces. La section de recherches de la gendarmerie de Metz, qui enquêtait sur les vols de presse-papiers, était remontée jusqu'à lui grâce à des ventes réalisées sur des sites internet.
Déjà écroué à plusieurs reprises, il avait de nouveau été condamné en 2013 à Strasbourg à trois ans de prison pour huit nouveaux vols de statuettes et tableaux, des œuvres exposées en prévision de ventes chez des commissaires-priseurs ou galeristes en France, Allemagne et Belgique. Passionné d'art, Breitwieser assurait avoir agi par engouement. Il était sorti de prison en 2015, selon M. Jaeg.
Cet article a été publié par l'AFP le 7 février 2019.
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Le « pilleur de musées » Stéphane Breitwieser de nouveau arrêté
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