NEW YORK (ETATS-UNIS) [30.08.17] - Le travail de l'artiste chinois a souvent été en prise avec les problématiques de la société. À New York, il va créer une gigantesque installation sur le thème de la migration. Elle se déploiera dans plus de 300 sites de la ville.
Avec Good Fences Make Good Neighbors, Ai Weiwei propose une réflexion autour des notions de frontières, d'immigration et de limites en tout genre. Le titre, emprunté au poète américain Robert Frost, volontiers ironique, s’inscrit dans le contexte des discours virulents du président Donald Trump à l'encontre des migrants.
Ainsi, en 2016, il avait photographié le quotidien des migrants passant par l'île grecque de Lesbos, allant jusqu'à se mettre en scène dans un cliché rappelant celui du petit Aylan Kurdi qui avait suscité l'émoi du monde entier. Il avait également exprimé son souhait d'ériger un mémorial sur l'île en hommage aux migrants. Peu de temps auparavant, en janvier 2016, il avait demandé la fermeture de son exposition à Copenhague afin de protester contre la décision du gouvernement danois de confisquer les biens des réfugiés.
L'installation new-yorkaise répond à une commande du Public Art Fund de New York, à l'occasion de son quarantième anniversaire. Son directeur, Nicholas Baume, directeur artistique de la manifestation explique que l’œuvre « invite à examiner le rôle des barrières dans une société moderne tout aussi bien que notre propre relation à l'objet en question ». Cette proposition artistique comprendra principalement des sculptures et des photographies.
Disséminées dans cinq quartiers, elles seront à découvrir au détour de lieux insolites. Les promeneurs, touristes et habitants pourront découvrir les œuvres sur les toits en terrasse, dans des espaces urbains intersticiels, entre deux buildings, sur les abribus... La présence de la clôture un peu partout dans la ville, subtilement menaçante, met également la question de la migration internationale au cœur de la vie des New-Yorkais, les amenant à repenser au passé de la ville, porte d'entrée pour des millions d'immigrants dont ils sont pour la plupart les descendants. Nicholas Baume formule ainsi la question qui affleure, « la barrière me protège-t-elle ou me fait-elle au contraire sentir prisonnier ? » En rappelant qu'elle peut aussi surgir dans une ville comme New York, Ai Weiwei a l'art de renverser les perspectives. Les installations seront visibles à partir du 12 octobre 2017 et jusqu'au 11 février 2018.
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Ai Weiwei à l'assaut de l'Amérique
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Abonnez-vous dès 1 €L'artiste chinois Ai Weiwei filme en Grèce le départ d'un bus dans un camp de réfugiés à la frontière avec la Macédoine, le 11 mars 2016. Depuis sa résidence en Allemagne, la crise des réfugiés est devenue le sujet de sa vie © Photo Kay Nietfeld / dpa via AFP