Justice

150 000 euros d’amende requis dans une affaire de contrefaçons de Rodin

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 29 septembre 2014 - 356 mots

PARIS

PARIS [29.09.14] – La société Gruppo Mondiale, accusée d’avoir édité de manière « quasi-industrielle » des œuvres d’Auguste Rodin, a comparu mercredi 24 septembre devant le tribunal correctionnel de Paris. Une amende de 150 000 euros est requise.

Auguste Rodin Le Baiser
Auguste Rodin, Le Baiser, 1898, marbre, musée Rodin, Paris
© Yair Haklai - 2007

Le tribunal correctionnel a requis, mercredi 24 septembre, une amende de 150 000 euros à l’encontre de la société Gruppo Mondiale dans une affaire de contrefaçons de sculptures de Rodin, a indiqué l’AFP. Dans ce procès, qui s’est ouvert jeudi 18 septembre, il est reproché à cette société d’avoir édité de manière « quasi-industrielle » de nombreuses œuvres de Rodin, puis de les avoir vendues ou faites exposer en les présentant comme originales.

Le procureur Aude Le Guilcher réclame également une peine de huit mois de prison avec sursis et 30 000 euros d’amende pour Gary Snell, un homme d’affaires américain considéré comme le « gérant de fait » de Gruppo Mondiale. Trois autres prévenus impliqués dans l’affaire, Jacques Marcoux, Robert Crouzet et René-Claude Cueto, à qui Gary Snell avait acheté des plâtres seront par contre peut-être relaxés, la représentante du ministère public ayant avancé l’argument que l’élément intentionnel d’une complicité n’était pas prouvé.

Parmi ces contrefaçons figurent notamment des œuvres telles que Le Baiser, Le Penseur ou La Main de Dieu. Il s’agissait de reproductions réalisées à partir de plâtres vendus par la fonderie Rudier, chez qui Rodin, de son vivant, a fait éditer de nombreuses œuvres. Par trois donations des 1er avril, 13 septembre et 25 octobre 1916, Rodin avait, un an avant sa mort, légué à l’État français l’ensemble de son œuvre et des droits de propriété artistique et c’est aujourd’hui le Musée Rodin de Paris qui détient les droits moraux du sculpteur.

Plusieurs plâtres qui ont appartenu à la fonderie Rudier n’ont pourtant jamais été remis au Musée Rodin et ont été dispersés après la mort du sculpteur. L'enquête a permis de démontrer que les trois prévenus ayant vendu les œuvres à Gary Snell avaient eux-mêmes acheté ces pièces à des personnes en relation avec les derniers exploitants ou héritiers de la fonderie Rudier.

Le jugement a été mis en délibéré au 20 novembre.

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