François Hollande inaugure le Musée Soulages

L’inauguration présidentielle était à l’origine prévue vendredi 23 mai. Mais l’Elysée ayant dû considérer que la proximité des élections européennes était incompatible avec un déplacement en province, celle-ci a lieu vendredi 30 mai. Un report bienvenu à en juger par les derniers travaux encore à réaliser l’avant-veille lors de la présentation à la presse. Le jardin devant le musée n’était lui-même pas encore vert, la faute au temps, pestait le maire. En revanche le bâtiment, lui est terminé, et fort bien. Construit en rebord d’un plateau tout en épousant la pente, il s’intègre parfaitement dans les lieux avec ses panneaux en acier et sa patine brune.

Un musée au service des œuvres, selon la formule des architectes et du directeur Benoît Decron, directeur des musées du Grand Rodez, propriétaire des lieux. Dans une ambiance très sombre, bien dans l’esprit des Outrenoir de Soulages, les salles se succèdent avec fluidité séquençant les temps forts de l’œuvre de l’artiste, et s’ouvrant largement pour la salle très lumineuse réservée aux travaux préparatoires des vitraux de Conques.

Si la première exposition temporaire est consacrée aux Outrenoir prêtés par des musées européens, les suivantes, seront dédiées à d’autres artistes, comme l’a demandé Soulages : Jasper Johns, Claude Lévêque, Tapiés, Calder sont d’ores et déjà annoncés. Conférence de presse, diner des prêteurs, visite présidentielle, vernissage … le marathon de l’ouverture ne semble pas fatiguer Pierre Soulages (94 ans) et sa femme Colette (93 ans). A une journaliste qui lui demandait imprudemment s’il avait toujours du plaisir à peindre encore, l’artiste lui répond par une question : « Pourquoi encore ? ».