Avec l’achat de La Vieille Hélène, parmi deux autres préemptions, le Musée Sainte-Croix de la ville de Poitiers devient la troisième collection française de référence pour l’œuvre de l’artiste.
Deux exemplaires de La Vieille Hélène sont localisés à ce jour : la terre cuite, entrée dans les collections du Musée Camille Claudel de Nogent-sur-Seine en 2008, et le bronze à patine brune présenté ici. Cette épreuve, réalisée selon la technique de la fonte au sable, est la seule connue à ce jour réalisée du vivant de l’artiste. Elle porte le poinçon de la fonderie Fumière et Cie.
Œuvre de jeunesse, le modèle de La Vieille Hélène, ou Buste de vieille femme, remonte au plus tôt à 1882. Cette année-là, la famille vient de s’installer à Paris. La jeune artiste fréquente l’Académie Colarossi et travaille alors à des portraits sculptés de ses proches. Pour La Vieille Hélène, elle fait poser la bonne alsacienne de la famille, Victoire Brunet.
Tous les lots dispersés le 27 novembre provenaient en ligne directe de la descendance de la sœur de Camille Claudel, Louise, épouse de Ferdinand de Massary. Les œuvres demeuraient dans la maison familiale de Villeneuve-sur-Fère ou, pour certaines, comme La Vieille Hélène, dans l’appartement parisien de leur fils Jacques et sa femme Cécile, née Moreau-Nélaton. La collection Massary comprenait seize sculptures et un pastel de Camille Claudel, deux plâtres de Rodin et un portrait de Camille Claudel au pastel par son amie Ghita Theuriet, vendus pour un total de 3 559 200 euros.
Le 27 novembre dernier, l’État préemptait douze lots sur les vingt dispersés par Artcurial lors de la vente aux enchères du dernier grand ensemble d’œuvres de Camille Claudel conservées par la famille de l’artiste. À cette occasion, le Musée Sainte-Croix remportait pour 130 000 euros, frais inclus, l’épreuve en bronze de La Vieille Hélène, ainsi que les plâtres pour Femme lisant à sa toilette et le Buste de Paul Claudel à 37 ans.
Il faut attendre les années 1980 pour que l’œuvre de Camille Claudel soit enfin révélée au grand public. Les expositions pionnières du Musée Sainte-Croix à Poitiers, en 1982, et celle du Musée Rodin, à Paris, en 1984, ont largement contribué à cette résurrection. Il faut aussi mentionner le succès du film de Bruno Nuytten (Camille Claudel, 1988) qui mit au grand jour la passion destructrice de Claudel pour son maître Auguste Rodin. Depuis, l’engouement suscité par sa vie et son œuvre ne s’est jamais démenti. En témoignent l’ouverture, en 2017, du Musée Camille Claudel de Nogent-sur-Seine, qui fit l’acquisition de quatre œuvres à la vente Massary, et l’inauguration, au printemps 2018, de la Maison Claudel à Villeneuve-sur-Fère, qui sera consacrée à la carrière artistique de Camille et de son frère Paul Claudel.
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"Vieille Hélène" de Camille Claudel
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°709 du 1 février 2018, avec le titre suivant : "Vieille Hélène" de Camille Claudel