PARIS
L’Espace Dalí, devenu « Dalí Paris », a rouvert avec un parcours plus pédagogique. Tout en restant un sas pour la galerie commerciale attenante.
Paris. Après quatre mois de fermeture et une exposition hors les murs à Nantes cet hiver qui a attiré près de 100 000 visiteurs, l’Espace Dalí a rouvert ses portes sur la butte Montmartre. Plus pédagogique, plus clair et plus riche en nombre d’œuvres, le parcours de l’Espace Dalí, renommé « Dalí Paris », se veut plus « muséal » que le précédent, qui datait des années 1990.
Ouvert en 1991 à l’initiative de Beniamino Levi, marchand d’art originaire de Milan, collectionneur féru de l’œuvre sculptural de Salvador Dalí, l’Espace Dalí présente sa collection dans un lieu en sous-sol proche de la place du Tertre (Paris-18e). Si la collection de Beniamino Levi comprend deux toiles historiques, Œufs sur le plat dans le plat (1932) et Harpe invisible (1934), ainsi que des dessins et maquettes, ce sont surtout les sculptures qui sont privilégiées dans les années 1990. « Je pensais qu’il serait utile et intéressant de réunir ses sculptures, de les faire connaître, alors que ce n’était pas forcément la facette de l’œuvre de l’artiste la mieux connue », explique aujourd’hui Beniamino Levi, ajoutant, non sans humour ni aplomb, « et surtout, je n’avais pas les moyens de collectionner sa peinture ! ».
Convaincu de l’intérêt de l’œuvre et fasciné par l’artiste qu’il rencontre dans les années 1960, le galeriste acquiert au fil des ans les droits de reproduction de 29 images extraites de tableaux de l’artiste, en vente dans la galerie contiguë à l’Espace.
La nouvelle présentation de l’espace montmartrois replace l’œuvre sculpturale de Dalí dans un processus créatif soigneusement élaboré et réfléchi par l’artiste. En associant œuvres graphiques, pièces de mobilier, œuvres peintes et sculptures, le parcours plonge le visiteur dans les obsessions de la symbolique dalinienne. « On ne scénographie pas Dalí ! », clame l’architecte Adeline Rispal, chargée de la rénovation du lieu, dans sa note d’intention. « Il n’est donc pas question ici de scénographier Dalí, mais, en revanche, de laisser ses œuvres déployer leurs extraordinaires richesses formelles et sémantiques ».
Le visa de l’expert
Lorsqu’il s’agit des éditions de Dalí, se pose le problème de l’authenticité : chaque œuvre est pourvue d’un cartel explicatif déroulant le procédé de création, le degré d’intervention de l’artiste et des artisans (imprimeurs ou fondeurs) ainsi que le nombre de tirages par édition. En témoigne également l’invitation faite à Nicolas Descharnes, coauteur avec son père Robert Descharnes – ancien collaborateur de Dalí –, d’un catalogue raisonné de l’œuvre sculpté, à examiner le nouvel accrochage. Comme son père avant lui, l’expert lutte contre les faux qui continuent de polluer le marché. Et de reprendre les mots de son père : « Dalí était génétiquement espagnol, intellectuellement français, esthétiquement italien et commercialement américain. »
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Un nouveau « Dalí Paris »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°501 du 11 mai 2018, avec le titre suivant : Un nouveau « Dalí Paris »