Le Musée des beaux-arts de Dijon ouvre ses nouveaux espaces consacrés au Moyen Âge et à la Renaissance, dévoilant un palais rénové.
DIJON - Avant de s’atteler aux parcours XVIIe-XVIIe siècle et XIXe-XXe siècle, le Musée des beaux-arts de Dijon a marqué la première étape de son grand chantier de rénovation (lire le JdA no 388, 29 mars 2013) avec l’ouverture le 7 septembre des espaces consacrés au Moyen Âge et à la Renaissance. Des bornes pédagogiques aux murs de la première salle, en passant par la toiture en cuivre donnant sur la cour du Bar, ce « Parcours de l’âge d’or » s’est paré de doré : un vernis coloré faisant écho aux fastes du règne des ducs Valois de Bourgogne (1361-1477) vient recouvrir de lourds travaux pour adapter le palais ducal aux exigences du XXIe siècle. « Nous avons voulu respecter les strates du temps, en n’omettant aucune période », déclare Éric Pallot, architecte en chef des Monuments historiques, évoquant les contraintes de cet édifice entièrement classé, à l’architecture composite. Fondé par Philippe le Hardi en 1365, considérablement transformé au cours des siècles, le bâtiment est un musée depuis 1799. Jugée peu intéressante sur le plan patrimonial, l’« aile Flemalle » – construction provisoire du XVIIIe siècle ainsi nommée en hommage à la Nativité (vers 1435) du Maître de Flemalle qui y était jadis exposée – a vu ses structures transformées et prolongées par une toiture dorée, pour desservir les trois étages en escaliers et ascenseur.
Accrochage aéré
Tandis que la salle des gardes, ancienne salle des festins du duché de Bourgogne, qui accueille depuis 1827 les tombeaux de Philippe le Hardi, Jean sans Peur et Marguerite de Bavière, a été restaurée et n’a reçu pour changement que le retour au revêtement pourpre qui ornait ses murs au tournant du XXe siècle, la galerie de Bellegarde, qui expose aujourd’hui les peintures italiennes du XVe et XVIe siècle, a été restituée dans son état du début du XVIIe siècle. Sa charpente lambrissée en carène de vaisseau a été retrouvée sous un plafond du XIXe siècle et ses baies murées en 1836-1838 ont été repercées afin de diffuser de la lumière naturelle : l’endroit est splendide mais sa surface d’accrochage s’est amoindrie. « Nous n’avons pas exposé autant d’œuvres que nous l’imaginions au début », confirme Sophie Jugie, directrice du lieu, évoquant 500 pièces exposées contre 300-350 auparavant et annonçant un roulement annuel de l’accrochage au cours des années à venir. Si les services et réserves du musée ont été déplacés hors les murs pour consacrer le lieu à l’exposition des collections permanentes, le choix d’un accrochage relativement aéré a été retenu.
Les retables sculptés pour la chartreuse de Champmol – restaurés récemment comme l’essentiel de la collection –, qui voisinaient avec les célèbres tombeaux des ducs, officient désormais seuls. Ils s’insèrent au cœur d’un parcours géographique et chronologique cohérent, qui débute sur l’histoire et l’historiographie du duché de Bourgogne. Mêlant les techniques (peintures, ivoires, émaux, armures…), ce cheminement, scandé de pièces majeures et souvent peu connues, donne une vision narrative des arts européens servie par une médiation écrite tournée vers un large public.
Créant des allées au milieu de la salle qui leur est consacrée, les dix-sept retables allemands et suisses du XVe et XVIe siècle, souvent peints sur leur revers également, donnent au visiteur l’impression d’évoluer dans un reliquaire doré et multicolore : une vraie réussite scénographique.
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Rénovation Dijon, premier épisode
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°397 du 20 septembre 2013, avec le titre suivant : Rénovation Dijon, premier épisode