Musée

À quoi ressemblera le nouveau Musée de Préhistoire de Carnac ?

Par Marion Krauze · Le Journal des Arts

Le 27 novembre 2024 - 506 mots

Le projet de construction du nouveau bâtiment se précise. Le chantier devrait être lancé en 2025, après un diagnostic archéologique, pour une durée de deux ans.

Carnac (Morbihan). Un bloc massif, brut, rugueux. C’est un nouvel écrin au design moderne, qui rappelle visuellement les mégalithes, que le cabinet Projectiles a imaginé pour le Musée de Préhistoire de Carnac (voir ill.). Annoncé depuis 2020, ce déménagement s’impose face au manque d’espace du musée actuel, installé dans un ancien presbytère depuis 1985.

Le nouveau bâtiment sera construit à la place de l’ancienne cantine municipale, à seulement quelques centaines de mètres du musée actuel. « En optant pour une création neuve, nous réduisons au maximum la période de fermeture puisque le musée actuel restera ouvert pendant les travaux sauf, bien sûr, au moment du transfert des collections », précise Olivier Agogué, le conservateur du musée. Et le chantier est désormais sur les rails : la démolition de l’ancienne cantine a été lancée courant novembre, et sera suivie d’un diagnostic archéologique début 2025. Le calendrier des travaux dépendra alors des résultats : si les fouilles ne sont pas nécessaires, la construction devrait démarrer vers avril ou mai 2025, pour une ouverture prévue en juin 2027. Dans le cas contraire, le lancement du chantier serait repoussé de quelques mois.

Le projet, dont le coût global est estimé à 20 millions d’euros (11 millions pour la construction), est porté par la municipalité, qui en finance la moitié. L’autre moitié est subventionnée par l’État, la Région, le Département et la communauté de communes AQTA. « C’est un projet ambitieux, même s’il reste à l’échelle de Carnac, estime Olivier Agogué. C’est surtout un vrai appel d’air puisqu’on triplera quasiment nos surfaces. » Le nouveau musée couvrira une surface totale de 3 200 m², divisée en deux parties :une cour intérieure qui servira d’espace pédagogique et de lieu de vie, et une partie proprement muséale dans l’émergence cubique. Les collections permanentes s’y déploieront sur trois niveaux, autour d’un fac-similé de la grande stèle de Locqmariaquer de 14 mètres de haut.

« Contrairement au parcours actuel, qui est chronologique et assez classique, celui du nouveau musée se concentra sur ce qui est exceptionnel à Carnac, c’est-à-dire toute la période de construction des mégalithes », ajoute Olivier Agogué. Ainsi, le parcours mettra l’accent sur le paysage primitif du sud de la Bretagne – dans une salle souhaitée très immersive – puis sur l’origine des mégalithes et leur évolution jusqu’à leur redécouverte en tant que sites archéologiques. Le musée comprendra aussi une salle d’exposition temporaire de 220 m², au rez-de-chaussée. « Nous alternerons sans doute des expositions plus scientifiques, centrées sur le phénomène mégalithique, et des expositions plus artistiques avec des réappropriations contemporaines », indique le conservateur.

Avec ce parcours agrandi et repensé, le musée pourra non seulement accueillir plus de visiteurs – l’objectif étant a minima d’en doubler le nombre, soit 80 000 visiteurs par an – mais aussi profiter de réserves bien plus grandes pour conserver voire enrichir ses collections, qui comprennent plus de 30000 objets datant de la Préhistoire à l’époque gallo-romaine.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°644 du 29 novembre 2024, avec le titre suivant : À quoi ressemblera le nouveau Musée de Préhistoire de Carnac ?

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