VIENNE / AUTRICHE
Si Vienne reste fortement imprégnée de l’esprit impérial, l’Art nouveau qui précède de peu la fin des Habsbourg sait être présent dans la rue et dans les musées. L’esprit de la Sécession pimente une destination toujours avenante.
La capitale de l’Autriche évoque d’abord la grandiose époque impériale. Celle de François-Joseph et de son épouse Elizabeth (dite Sisi, avec un seul « s »). On connaît moins la Vienne de l’Art nouveau. C’est celle que nous avons voulu vous faire découvrir à travers deux circuits. Un parcours en plein air à la découverte des bâtiments Art nouveau et un parcours dans les musées à la recherche des toiles et dessins de Klimt, Schiele, Kokoschka et Moser ou des meubles et objets rares produits par la Wiener Werkstätte.
La Vienne de l’Art nouveau est moins connue et surtout moins touristique que la Vienne impériale. Elle est aussi plus exigeante. À l’architecture grandiose et historiciste du Ring, répond le dépouillement des façades d’Otto Wagner et Adolf Loos. Il faut apprendre à repérer les détails ornementaux et surtout se rappeler que l’austérité des bâtiments, si commune aujourd’hui, faisait scandale à l’époque. De même un portrait de famille de Kokoschka est plus âpre qu’un portrait de Sisi, mais combien plus proche de notre sensibilité actuelle.
Des musées proches les uns des autres
En pratique, on peut (on doit même) se rendre d’un lieu à l’autre à pied, ou en tramway qui s’avère très pratique et agréable. Car si la capitale fédérale de l’Autriche compte plus de 1 600 000 habitants, la Vienne touristique se concentre dans le Ier arrondissement, la « ville intérieure » ceinturée par un boulevard circulaire bordé d’immeubles du XIXe, le Ring. Mieux encore, la plupart des grands musées sont situés à proximité du Hofburg, le palais impérial. La ville a bien compris l’atout touristique que constitue son patrimoine historique formé de plus d’une centaine de musées. Elle mène un programme ambitieux de rénovation des lieux d’art, l’Albertina par exemple, et même de création de nouveaux musées dans le bien nommé quartier des musées. Ce dernier, à l’origine, les anciennes grandes écuries de la cour, accueille deux nouveaux bâtiments dédiés à l’art du XIXe, moderne et contemporain. En été, la place devient le lieu de rencontre de toute la jeunesse viennoise. Cependant, le patrimoine éclipse quelque peu l’art contemporain qui doit se tourner vers les initiatives privées pour s’exposer. Par exemple le Moya (Museum of Young Art), un centre d’art méritoire qui tente d’encourager la création autrichienne.
Un charme désuet et reposant
Vienne se visite en toutes saisons. Si, bien sûr, la ville affiche en été un visage plus rieur avec parcs et places occupés par les terrasses des restaurants, elle offre en hiver un charme un brin désuet et respectable, un calme suranné, et le confort de ses cafés où l’on déguste les fameuses pâtisseries tout en lisant les journaux mis à disposition. On y sent le poids de l’histoire. Car comme toutes les grandes villes européennes, l’urbanisme et l’architecture de la ville traversent et mêlent toutes les époques. La Vienne de l’Art nouveau n’est pas isolée du reste. Sur le chemin du nouveau musée Léopold, vous traverserez le palais impérial et pour vous rendre au MAK, vous passerez sans doute à proximité de la cathédrale gothique Saint-Étienne.
Bref la capitale de l’Autriche (qui fait partie de la zone Euro) est une destination à la fois reposante, chaleureuse et culturelle. Le contraste entre la Vienne Art nouveau et la Vienne des Habsbourg permet de mieux saisir l’état d’esprit sécessionniste que restitue l’exposition du Grand Palais. Un dernier argument ? En 2006 Vienne fêtera le 250e anniversaire de la naissance de Mozart. Le programme sera à n’en pas douter copieux.
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Promenades dans la Vienne 1900
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°573 du 1 octobre 2005, avec le titre suivant : Promenades dans la Vienne 1900