Église - Mécénat

Patrimoine religieux : la Fondation du patrimoine a collecté près de 12 millions d’euros en un an

Par Sara Genin · lejournaldesarts.fr

Le 24 septembre 2024 - 516 mots

La collecte voulue par Emmanuel Macron doit servir à financer les travaux urgents de restauration des édifices religieux.

Église de Saint-Martin à Orignac, concernée par le programme de sauvegarde du patrimoine religieux de la Fondation du Patrimoine. © Fondation du Patrimoine
Église de Saint-Martin à Orignac, concernée par le programme de sauvegarde du patrimoine religieux de la Fondation du Patrimoine.
© Fondation du Patrimoine

Lancée en juin 2023 à l’initiative d’Emmanuel Macron, la grande collecte nationale de la Fondation du patrimoine a permis de réunir à ce jour près de 12 millions d’euros grâce à 37 929 donateurs. L’objectif est d’atteindre 200 millions d’euros d’ici 2027 afin de restaurer et rouvrir 1 000 édifices religieux situés dans des communes de moins de 10 000 habitants (ou de moins de 20 000 habitants en outre-mer) sur une période de quatre ans.

Cette collecte fait écho au projet de restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris. « De la même manière que pour Notre-Dame, il s’agit ici de préserver les symboles historiques de notre territoire : les édifices religieux, qui sont au cœur de la vie des villes et des villages », explique Marthe Boulanger, directrice du mécénat à la Fondation du Patrimoine.

Un dispositif fiscal attractif accompagne cette initiative, offrant aux donateurs une déduction de 65 à 75 % des dons, avec un plafond annuel de 1 000 euros pour les particuliers. Les contributions peuvent être effectuées par SMS, à partir de 10 euros, avec des montants fixes allant de 20 à 1 000 euros ou des dons libres, dans la limite du plafond. Le taux de déduction fiscale est identique à celui appliqué pour la restauration de Notre-Dame de Paris.

Cette souscription nationale cible les édifices religieux nécessitant une rénovation ou restauration urgente, en particulier les églises, bien que les chapelles, temples et synagogues soient également concernés. Les bâtiments doivent appartenir au domaine public, présenter un intérêt patrimonial et justifier de travaux de restauration indispensables. Par ailleurs, l’usage futur du lieu après restauration doit être compatible avec son esprit religieux, tout en permettant l’organisation d’événements culturels tels que des concerts ou expositions.

Les fonds collectés financent divers types de travaux, tels que la restauration des toitures, la mise aux normes de sécurité incendie ou encore la réhabilitation de vitraux, précise la Fondation du patrimoine.

Les dons ne sont pas alloués à un projet spécifique, mais centralisés avant d’être redistribués aux projets sélectionnés. « La souscription pour Notre-Dame a bien fonctionné car l’objectif était clair. Avec le Loto du patrimoine, l’aspect ludique incite à participer. Ici, je pense que les Français seraient davantage enclins à donner si les projets étaient mieux identifiés, afin de suivre l’usage des fonds », relève le sénateur Pierre Ouzoulias dans La Vie.

En avril 2024, Rachida Dati a annoncé la liste des 100 premiers bénéficiaires de cette souscription. Environ un tiers de ces sites sont actuellement fermés pour des raisons de sécurité et 60 % ne sont pas classés monuments historiques, selon la Fondation du Patrimoine.
L’Observatoire du patrimoine religieux estime que 50 000 édifices religieux sont en état de dégradation, et que 5 000 pourraient être abandonnés ou détruits d’ici 2030. Sur les 100 000 édifices religieux en France, 96 % sont catholiques. Parmi eux, 60 000 appartiennent à des propriétaires privés (chapelles, écoles), tandis que 40 000 sont propriétés communales. Les 2 000 édifices construits après la loi de 1905 appartiennent, quant à eux, à l’Église.
 

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