Les révélations d’un chercheur britannique sur les dommages subis par les frises du Parthénon lors de leur restauration, il y a soixante ans, ont déclenché l’ire de la Grèce, en campagne permanente pour obtenir leur restitution. En réponse, le British Museum a annoncé un "séminaire".
ATHÈNES. Paradoxalement, c’est un chercheur britannique qui est venu apporter de l’eau au moulin grec dans son désir de voir revenir les marbres du Parthénon, conservés en Grande-Bretagne depuis leur achat par Lord Elgin en 1802. L’historien de l’art William Saint Clair a en effet affirmé, dans un ouvrage, que des conservateurs avaient infligé des dommages irréparables à la surface des marbres en les raclant avec des outils de fer, pour leur rendre ce qu’ils croyaient être leur couleur blanche originelle, faisant ainsi disparaître la patine qu’ils portaient depuis l’Antiquité. “La manière dont les marbres du Parthénon sont traités au British Museum est connue depuis longtemps des experts et a été invoquée à de multiples reprises par les scientifiques grecs”, a expliqué le ministre grec de la Culture Evangelos Venizelos. Comme il n’a pas manqué de le souligner, cette affaire “fait s’écrouler une fois de plus l’argument selon lequel les marbres seraient soi-disant mieux protégés et mis en valeur à Londres qu’à Athènes”. Apercevant enfin une brèche dans la défense britannique, et sentant sans doute la période propice aux revendications, M. Venizelos a parlé de “fautes tragiques” et réclamé la formation “immédiate” d’une commission d’experts internationaux. Le British Museum s’est borné à annoncer, pour l’année prochaine, la tenue d’un “séminaire” au cours duquel des spécialistes de diverses nationalités pourront examiner les frises.
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Parthénon : la querelle rebondit
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°63 du 19 juin 1998, avec le titre suivant : Parthénon : la querelle rebondit