De nouveaux éclairages et des explications fournies signent la première étape de la refonte du parcours du Musée des beaux-arts d’Orléans.
ORLÉANS - Jusqu’en 2019, le Musée des beaux-arts d’Orléans connaîtra une refonte complète de son parcours de visite, sans jamais fermer complètement ses portes au public. La première tranche du chantier, qui s’est déroulée au deuxième étage de l’institution, est prometteuse pour la suite.
Ouvertes en septembre, les neuf nouvelles salles consacrées à l’art européen du XVIe au XVIIe siècle viennent incontestablement magnifier les collections du musée qui comptent quelques chefs-d’œuvre, tels le Saint Thomas de Velázquez ou le David tenant la tête de Goliath de Guido Reni. Sur des cimaises vert olive, rouge brique et bleu turquin venus remplacer le gris clair un peu répétitif qui dominait jusqu’alors, les œuvres – majoritairement des peintures françaises, italiennes et nordiques – baignent dans un éclairage réussi (par Stéphanie Daniel) qui mêle lumières chaudes et froides et fait ressortir chaque détail. La richesse chromatique ainsi mise en valeur de certains tableaux – qui passent d’ordinaire inaperçus – attire désormais l’œil : telles ces natures mortes de Pierre Dupuis (Fruits sur un socle de pierre dans un paysage, vers 1650-1660) ou de Roelof Koets (Coupe de raisins et de pêches, vers 1636), dont les nuances de bleus émergent subtilement. C’est un éclairage artificiel qui a été choisi en intégralité : des fenêtres donnant sur l’extérieur ont été recouvertes, supprimant ainsi les puits de lumière et les reflets qui peuvent entraver la contemplation de certaines œuvres, comme c’est encore le cas au premier étage du musée.
Des cartels plus explicites
Les œuvres (150 dont 25 % ont été sorties des réserves) sont d’autant mieux mises en valeur qu’elles règnent seules sur les murs : les cartels ont été placés au niveau du sol, inclinés et en gros caractères. Il est vrai que particulièrement longs, ils méritaient un espace à eux seuls. Cette initiative participe de la volonté de la conservatrice Olivia Voisin, arrivée en décembre 2015 à la tête du « pôle muséal » d’Orléans (qui rassemble le Musée des beaux-arts, le Muséum d’histoire naturelle, la maison Jeanne d’Arc, le Centre Charles Péguy et le Musée historique et archéologique) d’apporter plus d’informations sur les œuvres que ce qui était précédemment proposé.
Dans un parcours qu’elle a voulu chronologique et géographique – rompant ainsi avec le précédent accrochage thématique qui ne permettait pas « d’apprendre grand-chose sur l’histoire de l’art » selon la conservatrice –des cartels livrent un commentaire complet de chaque œuvre, de son auteur à l’iconographie en passant par son histoire au sein des collections. Il a le mérite de faire une bonne synthèse des connaissances qui éclairent l’œuvre, n’omettant pas les éléments révélés par les dernières restaurations ou l’actualité de la recherche. Il pourra cependant manquer au grand public quelques éléments de compréhension (artistes cités, mais non représentés au musée, termes d’histoire de l’art…) pour en apprécier véritablement la richesse. Si le mot « maniériste » est évoqué dans un grand nombre de cartels, sa signification n’est par exemple pas vraiment expliquée, ce qui pourra chagriner un visiteur néophyte mais attentif.
Ces cartels plus touffus ont commencé à prendre leur place aux côtés de certaines œuvres du premier étage, dans une présentation qui n’est que temporaire. Car ce dernier fermera en janvier pour connaître à son tour une refonte de son parcours qui devra être consacré à l’art de la fin du XVIIe siècle jusqu’aux premières années du néoclassicisme.
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Orléans lève son premier voile
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°465 du 14 octobre 2016, avec le titre suivant : Orléans lève son premier voile