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Nouvelle hypothèse sur le décès du Caravage

Par Elise Kerner-Michaud · lejournaldesarts.fr

Le 24 septembre 2018 - 376 mots

ROME / ITALIE

Des chercheurs pensent qu’il serait mort d’une infection causée par un staphylocoque doré sans se prononcer sur l’identité des restes.

Le Caravage, L'Incrédulité de saint Thomas
Le Caravage (1571-1610), L'Incrédulité de saint Thomas (c. 1601-1602), 107 x 146 cm, collection Palais de Sanssouci, Potsdam, Allemagne

Dans un article paru dans le très sérieux journal scientifique médical The Lancet, un groupe de chercheurs de plusieurs pays présente les dernières analyses réalisées sur les probables ossements du célèbre peintre italien, qui révèlent la présence d’une bactérie de type staphylocoque doré. Les recherches commencées en 2009, confirment que ni la syphilis ni le saturnisme n’ont épargné Michelangelo Merisi dit Caravage, néanmoins emporté par une septicémie. 

Cette publication ponctue plusieurs années de recherches d’abord menées par le controversé Silvano Vincenti et Giorgio Grupponi, professeur d’anthropologie à l’université de Bologne. S’appuyant sur un acte de décès indiquant que le peintre avait fini ses jours dans un hôpital de Porto Ercole avant d’être enterré dans le cimetière San Sebastiano, l’équipe avait exhumé plusieurs squelettes correspondant à un homme d’environ 1,65 mètre et âgé de 35 à 40 ans. 

Des tests au carbone 14 ont permis d’identifier les restes appartenant à un individu du XVIIe siècle. Puis des analyses génétiques comparant l’ADN des ossements avec celui de plusieurs membres de la famille Merisi ont soutenu l’hypothèse de l’identification du squelette au peintre. 

Récemment, une équipe française de l’Institut Hospitalier Universitaire-Méditerranée Infection s’est intéressée à une dent parmi les ossements exhumés, plus précisément à la pulpe conservée à l’intérieur. Un examen scientifique a permis de constater la présence de la bactérie ayant causé l’infection. 

Les chercheurs rappellent que l’implication du Caravage dans un combat à l’épée quelques jours avant sa mort rend l’hypothèse d’une infection tout à fait plausible.

Les scientifiques restent néanmoins très prudents dans la rédaction de leurs conclusions, prenant soin de parler de leurs résultats concernant « l’homme dont le squelette date du XVIIe siècle » sans mentionner le Caravage. Silvano Vincenti quant à lui ne semble pas partager ces doutes et a porté en 2014 le projet d’un impressionnant monument funéraire conservant les restes du squelette.  

L’ensemble de ces conclusions s’oppose en tout point à une autre thèse, formulée par Vincenzo Pacelli. Pour ce dernier, l’acte de décès du peintre a été falsifié et le Caravage a été assassiné par un chevalier de l’Ordre de Malte se vengeant d’un affront fait à l’un des leurs. 

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