AUSTRALIE
La National Gallery of Victoria International vient d’ouvrir ses portes à Melbourne. Ce nouveau musée est le pendant du Ian Potter Centre, réservé à l’art aborigène et australien.
MELBOURNE - Après une fermeture de quatre ans et demi, la récente réouverture de la branche de St Kilda Road de la National Gallery of Victoria (NGV) vient compléter, avec le Ian Potter Centre ouvert en 2002, le nouveau panorama muséal de Melbourne (Victoria, Australie). Érigé sur le site originel de la NGV, le musée de St Kilda Road a été rebaptisé « NGV International » et abrite des collections de peinture ancienne, d’antiquités, d’art asiatique et d’arts décoratifs. De l’autre côté de la rivière, sur le Federation Square, le Ian Potter Centre – connu sous le nom de « NGV Australia » –, présente aujourd’hui sur 6 000 mètres carrés de l’art aborigène et australien.
S’ils ne font pas ombrage au célèbre Opéra de Sydney, ces deux musées témoignent de l’engagement de la ville pour le renouveau. Un horizon de gratte-ciel est venu se détacher à l’arrière-plan de Federation Square, un assemblage complexe de bâtiments de pierre dorée et grise, et confère à l’ensemble un aspect spectaculaire. Situé de l’autre côté de la rivière, le bâtiment originel de la NGV International, datant de 1968, a été entièrement remodelé. Disposant dorénavant de 13 000 mètres carrés d’espaces d’exposition, cet édifice incarnerait, aux yeux du directeur de l’institution Gerard Vaughan, l’équivalent australien du Metropolitan Museum of Art de New York.
Dans les années 1990, l’État de Victoria avait voté un budget d’un montant de 1 milliard de dollars australiens en faveur de la modernisation des infrastructures culturelles de Melbourne. Une somme de 100 millions de dollars australiens était réservée au réaménagement de la NGV. Parallèlement, Gerard Vaughan et son conseil d’administration s’étaient engagés à lever 68 millions supplémentaires, indispensables à l’ambitieux projet de l’architecte milanais Mario Bellini.
Architecture et design
Très élégant et manifestement onéreux, l’édifice est recouvert de panneaux en maille d’acier et de revêtements en verre, dont la palette sobre déclinant les tons gris souligne les murs en pierre bleue de la structure originelle. L’aspect extérieur peut évoquer une forteresse, avec ses douves, son absence de fenêtre et un toit inspiré d’un palais japonais.
L’entrée se fait à travers un mur d’eau donnant sur une cour centrale qui précède un jardin de sculptures. Ce large espace, à l’instar des cours intérieures du Musée du Louvre et du British Museum, à Paris et à Londres, est désormais consacré à l’accueil, l’information et la restauration des visiteurs. Les deux cours parallèles, respectivement un jardin oriental et un amphithéâtre, ont été transformées en un cube de verre à trois étages qui donnent accès aux nouvelles galeries.
Mario Bellini, architecte mais aussi designer, a conçu la scénographie de la présentation de l’ensemble de la collection : la forme des vitrines, les couleurs des murs des espaces d’exposition et même la disposition des cartels. L’édifice laisse une impression de cohérence et d’élégance, sans pour autant paraître ostentatoire ou surfait car il tient largement compte du confort de ses visiteurs. Par exemple, quand une étude démontre que 70 % des visiteurs viennent seuls, quelques-unes des tables du café sont munies d’ordinateurs interactifs, qui permettent aux âmes solitaires de se cultiver tout en buvant leur café.
La prochaine mission de Gerard Vaughan consiste à lever des fonds importants pour financer le budget de fonctionnement du musée mais aussi pour alimenter les crédits d’acquisition, de manière à combler les lacunes en art du XXe siècle non britannique et en art contemporain international. Selon lui, les deux édifices de la NGV ont su prouver leur popularité grâce aux 2 millions de visiteurs qui ont visité le Ian Potter Centre – la National Gallery de l’art australien – un chiffre envisagé également pour la NGV International. Seuls 20 % des visiteurs sont des touristes, ce qui rend les chiffres d’autant plus impressionnants, l’État de Victoria étant peuplé d’un peu plus de 5 millions d’habitants seulement.
180 St Kilda Road, Melbourne, tél. 61 3 8620 2222, tlj 10h-17h, www.ngv.vic.gov.au
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Melbourne tente de concurrencer Sydney
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°191 du 16 avril 2004, avec le titre suivant : Melbourne tente de concurrencer Sydney