Le Musée municipal d’Orbigny-Bernon vient de fermer ses portes à La Rochelle préfigurant un vaste chantier de mutualisation des musées de la ville.
La ROCHELLE - Le 16 septembre, à la fin des Journées du patrimoine, le Musée municipal d’Orbigny-Bernon dédié aux arts décoratifs et à l’histoire rochelaise a définitivement fermé ses portes au public. Un moment très attendu par Annick Notter, conservatrice des trois musées d’art et d’histoire de la ville (Musée d’Orbigny-Bernon, Musée des beaux-arts, Musée du Nouveau Monde). Six mois après sa prise de fonction en janvier 2008, elle avait exprimé au maire Maxime Bono (PS) sa volonté de fermer ce musée excentré, vétuste et désert (7 903 visiteurs en 2011) et de transférer ses collections au Musée des beaux-arts.
Présenté en 2010, le projet scientifique et culturel du musée jusque-là en sommeil est voté en juillet 2012 par la Ville. Celle-ci, en recherche de locaux pour son bureau des affaires culturelles, a jeté son dévolu sur les 1 196 m2 d’Orbigny, hôtel néorenaissance de la fin du XIXe siècle.
Si les 10 000 artefacts du musée ne verront pas leurs réserves déplacées du Musée d’Orbigny, certains seront exposés au côté des 900 tableaux du Musée des beaux-arts. Tableaux historiques, faïences et céramiques japonaises cohabiteront ainsi avec les toiles orientalistes d’Eugène Fromentin, les nus académiques de William Bouguereau et autres peintres du cru. Le parcours muséographique brossera un panorama artistique et historique de La Rochelle, du néolithique au XXe siècle, en intégrant la collection asiatique (une des plus riches de France) dans une vision historiographique d’une ville portée sur l’exotisme.
Jusqu’ici confinées au deuxième étage, les collections pourront se déployer sur l’ensemble de l’hôtel du XVIIIe siècle de la rue Gargoulleau (3 000 m2). Le premier étage a en effet été acquis par la Ville en 2010 et l’espace dédié aux expositions temporaires d’art contemporain du rez-de-chaussée en passe d’être concédé au Carré Amelot. Espace culturel, ce dernier deviendra aussi centre d’art en 2013 dans une logique de rationalisation des espaces.
Si la fermeture du Musée d’Orbigny-Bernon a lancé un mouvement de reconfiguration patrimoniale de La Rochelle, le musée d’« art et d’histoire rochelais » ne verra pas le jour avant quelques années. Sylviane Dulioust, adjointe au maire chargée de la culture, en parle comme du « grand projet de 2014 ». En attendant, ce sont les travaux de réaménagement du Carré Amelot et du Musée Maritime pour un coût de 6 millions d’euros qui occupent l’agenda culturel de la Ville.
S’agissant des moyens mis en œuvre pour l’avènement de ce musée, « l’impact budgétaire […] sera modique, voire quasi nul », a assuré le Maire de la ville dans le journal Sud-Ouest. « Les dépenses s’étaleront sur cinq à dix ans », explique Annick Notter tout en rappelant qu’il allait falloir prochainement « mettre des sous sur la table » pour financer boîtes de conservation, programmateur et ascenseur. Le budget du chantier sera voté en 2013. « Je vais me battre », assure la conservatrice qui n’a bénéficié en 2011 que d’un budget de 130 000 euros pour la gestion des trois musées.
Musée des beaux-arts, 28, rue Gargoulleau 17000 La Rochelle, tel. 05 46 41 18 83 Ouvert lundi, mercredi, jeudi, vendredi 9h30-12h30 et 13h45-17h, et samedi-dimanche 14h-18h
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Mécano muséal à La Rochelle
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Muse�?e Orbigny, La Rochelle. © Photo : Margot Boutges
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°376 du 5 octobre 2012, avec le titre suivant : Mécano muséal à La Rochelle