Italie - Politique culturelle

L’Italie réforme ses musées et services déconcentrés du ministère de la Culture

Par Anne-Sophie Gracieux · lejournaldesarts.fr

Le 29 janvier 2016 - 415 mots

ROME / ITALIE

ROME (ITALIE) [29.01.16] - Le ministère italien des Biens et Activités culturels et du Tourisme a lancé un nouvel appel à candidatures international pour diriger 10 autres musées et parcs archéologiques. Cette ouverture aux conservateurs étrangers cache une réforme bien plus importante.

Le siège du Ministère des Biens et des Activités culturels et du Tourisme à Rome © Photo Lalupa, 2008 - Licence CC BY-SA 3.0
Ministère des Biens et des Activités culturels et du Tourisme, Rome.
Photo Lalupa, 2008

Après la Galerie des Offices à Florence ou les Galeries de l’Académie à Venise, 10 autres institutions phares du patrimoine italien seront bientôt en quête d’un nouveau directeur, a annoncé le ministre Dario Franceschini, le 19 janvier dernier, devant les commissions Culture de la Chambre des députés et du Sénat.

Il s’agit du Palais de la Pilotta (Parme), du musée historique et du parc du Château de Miramare (Trieste), du musée national romain, des musées des Civilisations, du musée national étrusque de Villa Giulia (Rome), de la Villa d’Hadrien et de la Villa d’Este (Tivoli), ainsi que des parcs archéologiques de la Via Appia antica, d’Ostia antica, des champs Phlégréens et d’Herculanum.

La procédure comme celle qui avait sélectionné les directeurs de 20 musées en août 2015, sera ouverte à toutes les nationalités. Ce point avait suscité un débat très vif même si, au final seuls 7 des directeurs choisis étaient étrangers (européens).

Autonomie des musées et nouvelles compétences territoriales
En réalité, ce concours n’est que la partie émergée, et celle qui fait le plus de bruit à l’étranger, du 2ème volet de la réforme initiée à l’été 2014 qui modifie le statut juridique de ces 10 institutions : autonomie scientifique, financière, comptable et organisationnelle. Une révolution, notamment pour Herculanum, jusqu’ici géré avec Pompéi.

Le décret signé le 23 janvier, réorganise également la géographie des grandes directions du patrimoine qui maillent le territoire italien et qui dépendent du ministère, les Soprintendenze (sorte d’équivalent de nos DRAC, mais au réseau plus complexe). Remaniées selon une carte « plus équilibrée et efficace », selon le ministre, « en tenant compte du nombre d’habitants, de la richesse du patrimoine culturel et de la taille des territoires », elles subissent une modification de taille : les Soprintendenze Archéologie et Beaux-Arts et Paysages seront réunies alors qu’elles étaient auparavant séparées.

Cette réforme se heurte déjà à de fortes oppositions. Ainsi dans les Pouilles, où l’une des Soprintendenze archéologique sera déplacée de Tarente à Lecce, en Toscane où les syndicats de l’actuelle Soprintendenza archéologique se sont réunis pour dire leur désaccord, ou à Rome où une manifestation des employés du ministère est attendue le 1er février.

La nouvelle organisation doit entrer en vigueur d’ici la fin de l’année 2016.

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