L’École militaire, cherche des financements extérieurs pour quatre chantiers nécessaires de restauration.
PARIS - Depuis quelques semaines, des échafaudages ont recouvert le bâtiment principal de l’École militaire à Paris. « Ce sont des travaux de purge des façades », explique pudiquement le colonel Pierre Durif, chef de corps du groupement de soutien de la base de défense à l’École militaire. Autrement dit, des travaux de sécurisation des façades très dégradées visant à ôter tout élément d’architecture menaçant de tomber au sol, ainsi qu’une dépose des balustrades les plus endommagées : « il est vrai que cela affaiblit le monument », admet le colonel en charge de l’administration de l’École, qui cherche des solutions externes pour financer une partie de la nécessaire restauration du lieu.
L’École Militaire est un endroit où le public ne pénètre que rarement (hormis lors des Journées du patrimoine) : à deux pas du Champs-de-Mars, elle abrite une cinquantaine de bâtiments et plusieurs organismes du ministère de la Défense. Le Pavillon central, surnommé le « Château », visible en extérieur sur la place Joffre, ouvre à l’arrière sur une cour d’honneur cernée par une élégante colonnade : ces principaux bâtiments sont classés au titre des monuments historiques depuis 1990. L’œuvre architecturale, commandée en 1751 par Louis XV pour accueillir les élèves officiers d’une armée en totale refonte, est l’œuvre d’Ange-Jacques Gabriel, à qui l’on doit également la place de la Concorde à Paris, la place de la Bourse à Bordeaux ou encore le Petit Trianon à Versailles.
Quatre chantiers en projet
Depuis 2005, un protocole d’accord « Culture-Défense » a été signé par le ministère de la Défense et le ministère de la Culture pour mutualiser les moyens et les compétences en vue de la conservation du patrimoine militaire, mais l’École ne semble pas en avoir profité pleinement. Les projets ne manquent pas cependant. Sous la houlette de Jacques Moulin, architecte en chef des Monuments historiques en charge du lieu, quatre opérations sont dorénavant ouvertes au mécénat. La restauration des six sculptures déposées du pavillon central et remplacées par des copies en 1970 (pour un coût allant de 30 000 à 60 000 euros par sculpture), l’aménagement de la bibliothèque, la restauration des décors de la chapelle Saint-Louis (pour un montant total évalué à 1,3 million d’euros) dont les peintures sont très encrassées et enfin, la restauration des façades du Château. À elle seule, l’opération est estimée à plus de 14 millions d’euros, pour une durée de cinq à six ans. Au vu des efforts budgétaires demandés à chaque ministère, le déblocage d’une enveloppe exceptionnelle paraît plus qu’improbable dans les toutes prochaines années. À moins que l’École militaire fasse preuve d’inventivité dans sa recherche de visibilité : une campagne d’affichage publicitaire est prévue sur les échafaudages du Champs-de-Mars. Une bonne occasion de faire un peu de publicité sur le projet ?
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L'École militaire cherche mécène
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Abonnez-vous dès 1 €L'Ecole militaire, à Paris. © Photo : CSFSR
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°380 du 30 novembre 2012, avec le titre suivant : L'École militaire cherche mécène