WILTSHIRE / ROYAUME-UNI
Le gouvernement britannique a donné son feu vert pour la construction d’un tunnel près du site préhistorique de Stonehenge.
Malgré l’opposition des associations de défense du patrimoine et de l’Unesco, le gouvernement britannique a approuvé le 14 juillet un plan controversé de construction d’un tunnel d’environ trois kilomètres à proximité du site antique de Stonehenge (sud-ouest de l’Angleterre). Ce plan, dont le coût s’élève à 1,7 milliard de livres sterling (près de deux milliards d’euros), consiste à détourner l’actuelle route A303 qui longe le site préhistorique du Wiltshire en un nouveau tunnel à deux voies.
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement britannique tente d’imposer ce chantier. En novembre 2020, Grant Shapps, alors ministre des Transports, avait approuvé l’initiative, au mépris des recommandations de spécialistes, qui considéraient que les travaux routiers causeraient des « dommages permanents et irréversibles » au site. Le chantier avait été annulé par la Haute Cour en 2021, qui avait soulevé des inquiétudes quant à l’impact environnemental. Le juge avait déclaré la décision du ministre « illégale », car Grant Shapps n’avait pas envisagé de solutions alternatives, alors qu’il y était obligé par le statut du site classé au Patrimoine mondial.
Malgré ce revers judiciaire, le gouvernement britannique n’a pas renoncé à son projet de tunnel. Dans un document de 64 pages, Mark Harper s’est déclaré « convaincu » que les « dommages causés à l’espace, aux relations visuelles et à l’environnement par le projet sont moins importants [que le projet de 2020] et devraient être mis en balance avec les avantages pour le public ». Nick Harris, directeur de la National Highways, l’agence gouvernementale chargée de l’aménagement de la zone, a expliqué au Telegraph que le tunnel « supprimera la vue et le bruit de la circulation sur cette route très fréquentée et redonnera à l’un de nos sites du patrimoine mondial les plus importants, son cadre d’origine ».
Des arguments qui ne suffisent pas à convaincre les défenseurs du patrimoine, qui craignent une destruction irrémédiable du paysage et de l’environnement. L’Unesco s’est opposée au tunnel dès 2019, déclarant que l’initiative aurait un « impact négatif » sur le site préhistorique, classé au patrimoine mondial depuis 1986. En 2021, l’organisation a averti que Stonehenge serait inscrit sur la liste des sites du patrimoine mondial en péril si le projet de tunnel n’était pas modifié.
Tom Holland, président de l’association The Stonehenge Alliance, une coalition de groupes environnementaux, archéologiques et patrimoniaux, a déclaré dans un communiqué que « la décision de Mark Harper de donner son feu vert à la construction d’un tunnel à travers une partie du site du patrimoine mondial qui entoure Stonehenge est aussi inexplicable que scandaleuse ». Dénonçant un plan qui sera à l’origine de « dégâts graves et irréversibles », Kate Fielden, archéologue et secrétaire de The Stonehenge Alliance, a évoqué la possibilité d’un nouveau recours en justice.
Construit par étapes entre environ 3 000 et 2 300 ans avant Jésus-Christ, Stonehenge est l’un des monuments mégalithiques préhistoriques les plus importants du monde par sa taille, son plan sophistiqué et sa précision architecturale. Il est situé au cœur d’un paysage sacré, qui comprend de nombreux autres vestiges archéologiques, tels que des tumuli, des cercles de pierres ou des alignements mégalithiques. Le site est considéré comme un lieu de culte, d’observation astronomique ou de célébration des solstices.
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Le tunnel de Stonehenge relancé malgré les protestations
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