Le musée Mendjisky-Ecoles de Paris ouvre ses portes dans un bâtiment Mallet-Stevens

Le musée Mendjisky–Ecoles de Paris a été pensé par Patricia et Serge Mendjisky (fils de Maurice Mendjizky). C’est le tout premier lieu dédié aux « deux » Ecoles de Paris. La première école regroupe les artistes des années 1905 à 1939, la seconde école rassemble les artistes des années 1945 à 1960. A ces époques, les artistes étrangers s’installaient à Paris, plus précisément dans le quartier du Montparnasse et du 15e arrondissement où se trouve le musée.

Le musée était à l’origine l’atelier du verrier Louis Barillet. Conçu par Robert Mallet-Stevens en 1932, le musée dispose de quatre niveaux d’exposition. Anciennement, le premier étage abritait l’atelier de découpe. Les second et troisième étages étaient destinés aux ateliers de dessins. Au dernier étage se trouvaient les appartements du maître verrier. Le rez-de-chaussée était utilisé pour les fours ainsi que l’atelier de mosaïque.

La partie centrale et majeure du bâtiment était prévue pour l’atelier de l’artiste. L’architecture du lieu se veut en adéquation avec l’idée d’art total. Ici, on retrouve le verre en vitrail, en verrière, en fenêtre filée… La lumière est omniprésente et revêt une symbolique importante : le bâtiment de Mallet-Stevens affiche, en réalité, haut et fort la réussite sociale de Louis Barillet à une époque où la crise économique fait rage.

Maurice Mendjizky naît à Lodz en Pologne le 20 juillet 1890. Il vient à Paris afin d’étudier à l’Ecole des beaux-arts. Il part ensuite rejoindre l’armée du Tsar qu’il va déserter afin de revenir à Paris en 1912. Il rencontre Renoir en 1913 puis Soutine, Modigliani, Foujita et surtout en 1919 Alice Ernestine Prin, qui deviendra plus tard Kiki de Montparnasse. Il tombe amoureux d’elle et la peint nue à plusieurs reprises. Nombreux seront les artistes de l’Ecole de Paris à vouloir peindre Kiki. Le quartier de Montparnasse détrône alors Montmartre et cette nouvelle bohème fait de plus en plus de curieux.

Les œuvres exposées dans ce lieu viennent en majorité de collections privées. La localisation des toiles s’est faite après un long et minutieux travail de recherche. Les œuvres présentées pour cette rétrospective (du 11 avril au 12 juillet), très colorées vers le début et devenant de plus en plus sombres vers la fin, sont à l’image de la vie de l’artiste. Il est un peintre de paysage, de nature morte et de portrait. Aronson, dans son ouvrage Scènes et vie de Montparnasse qualifie Mendjizky de postimpressionniste. L’auteur explique que Maurice Mendjizky s’inspire de Cézanne, Gauguin ou encore de Renoir, mais qu’il exprime quelque chose de très personnel. Lorsque Mendjizky perd son fils de 20 ans, Claude, torturé et fusillé pendant la guerre, il se renferme complètement. Il se met alors à produire une série de dessins en noir et blanc en hommage au Ghetto de Varsovie.

Serge et Patricia Mendjisky ont créé le Fonds Mendjisky–Ecoles de Paris afin de constituer un catalogue raisonné de Maurice Mendjizki. Le Fonds envisage également de publier les recherches des Ecoles de Paris. Le musée accueillera des expositions temporaires ainsi que des conférences dans un but de « vulgarisation des connaissances ».