PERPIGNAN
La Ville a acquis deux édifices jouxtant le musée. Plusieurs années de travaux sont à prévoir.
Perpignan (Pyrénées-Orientales). La municipalité vient d’acquérir deux immeubles mitoyens du Musée Hyacinthe-Rigaud. Le premier est situé rue Mailly où se trouve l’entrée principale du musée, le second, rue de l’Ange – perpendiculaire à la rue Mailly –, sur laquelle donne une façade du musée. « C’est une formidable opportunité pour le musée et un signal fort de la Ville », se félicite Pascale Picard, la directrice et conservatrice du musée. Dans un premier temps, cette acquisition et cette préemption vont protéger les abords immédiats du musée et empêcher que viennent s’y installer des activités peu compatibles avec celles d’un lieu culturel. Les immeubles sont vides à l’exception du rez-de-chaussée du 14, rue de l’Ange, occupé par un restaurant « que l’on entend bien conserver », rassure la directrice.
Dans un second temps, après des travaux conséquents pour lesquels les études préparatoires vont bientôt commencer, le Musée Rigaud va pouvoir gagner entre 500 et 600 mètres carrés supplémentaires. « Nous allons en priorité augmenter la surface des collections permanentes, qui est actuellement de 800 m². » La surface actuelle est insuffisante pour exposer le XIXe siècle et l’art contemporain. Or l’histoire locale est riche en artistes, qu’ils soient natifs de la région tel Aristide Maillol (Banyuls-sur-Mer) ou qu’ils aient une relation particulière avec Perpignan comme Picasso qui a résidé à plusieurs reprises à l’hôtel de Lazerme, aujourd’hui occupé par le musée.
Le lien local est d’ailleurs le fil conducteur des collections, à commencer par l’enfant du pays, Hyacinthe Rigaud (1659-1743). Le musée vient de faire l’acquisition d’une des nombreuses répliques de son célèbre portrait de Louis XIV (conservé au Louvre). Il a également bénéficié d’une donation d’un buste en plâtre de Maillol et d’un dépôt de longue durée d’un portrait par le même artiste du curé de Banyuls. L’extension est aussi l’occasion d’aménager les réserves, qui conservent au total pas moins de 15 000 pièces.
Créé en 1833, le musée avait déjà bénéficié, dans les années 2010, de l’acquisition de l’hôtel de Mailly, jouxtant l’hôtel de Lazerme. Après d’importants travaux, les deux édifices réunis avaient permis d’inaugurer en 2017 un musée profondément rénové, ouvrant une nouvelle ère pour une ville qui manque d’équipements muséaux. Mais passé l’effervescence de la réouverture, le Covid-19 a cassé la dynamique, déplore la directrice. Le nombre de visiteurs annuels, de l’ordre de 40 000, n’est pas conforme à l’importance du musée et encore moins à la fréquentation touristique dans la région. Le Musée d’art moderne de Céret, pourtant à l’intérieur des terres, est mieux installé dans le paysage, reconnaît Pascale Picard, qui compte sur l’extension pour donner un nouveau souffle à celui de Perpignan. En attendant, les visiteurs pourront découvrir cet été les céramiques de Jean Lurçat, en grande partie produites par l’artiste à l’atelier Sant Vicens, lors de ses séjours à Perpignan.
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Le Musée Hyacinthe-Rigaud à Perpignan va s’agrandir
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°629 du 15 mars 2024, avec le titre suivant : Le Musée Hyacinte-Rigaud à Perpignan va s’agrandir