LE MANS
Le musée du Mans présente une reconstitution de deux tombes thébaines et un ensemble cohérent d’objets de culte funéraire.
Le Mans.« Nous sommes la grotte de Lascaux de l’égyptologie », s’enthousiasme Jean-Claude Boulard, le maire du Mans à l’occasion de la réouverture des salles égyptiennes du Musée de Tessé. L’élu fait référence à la reconstitution en 2001, grandeur nature, dans les sous-sols du musée de deux tombes thébaines. Les décors sont quasiment eux-mêmes des objets historiques, puisqu’ils sont constitués de photographies réalisées par Kodak-Pathé, dont un ensemble avait été présenté en 1976 lors de la grande exposition Ramsès à Paris. Quarante ans après, à l’heure du numérique, les panneaux font encore illusion et avec un peu d’imagination le visiteur peut se croire dans les tombes de la reine Néfertari (v. 1250 av. J.-C.) et du gouverneur Sennéfer (v. 1420 av. J.-C.).
Ce qui aurait pu faire tiquer certains historiens de l’art qui ne jurent que par l’artefact authentique, a eu l’heur de plaire au Louvre qui n’a pas hésité à mettre en dépôt des œuvres sorties de ses réserves pour les salles qui accompagnent les reconstitutions des tombeaux. Il avait prêté une vingtaine d’objets en 1982 et a non seulement renouvelé son prêt, mais rajouté une trentaine d’autres afin d’aider François Arné, le directeur du musée à bâtir un parcours cohérent sur le thème des cultes funéraires, notamment un spectaculaire livre des morts sur papyrus.
Ce n’est pas par hasard que Kodak a donné ses panneaux photographiques au Musée de Tessé. Si le musée créé en 1799 n’a pas de collection égyptienne aussi belle que les musées de Lyon ou de Marseille, son fonds date pourtant de 1822 avec des objets rapportés d’Égypte par Édouard Dubois de Montulé (1792-1828) enrichi plus tard d’autres dons. Parmi ces donations, figure une momie d’époque romaine encore couverte de ses cartonnages peints. Profitant de la fermeture des salles pour restauration, la momie a été scannée au Centre hospitalier du Mans, mais n’a rien révélé de particulier si ce n’est que le corps était celui d’un homme de 31 ans.
La restauration des salles a duré treize mois et a coûté 330 000 euros, financés par les collectivités territoriales et des mécènes privés. Le parcours rafraîchi se déploie dans une scénographie sobre, tous les objets sont enfermés dans des vitrines, tandis que les nombreux panneaux de salle racontent avec simplicité les rites funéraires. À l’évidence, ces salles sont destinées aux enfants et leur famille. D’ailleurs pour fêter leur réouverture les cantines de la ville ont proposé un menu « égyptien ».
Astucieusement, le maire s’est empressé lors de la signature de la convention avec Le Louvre de rappeler qu’il s’agit « d’un cadre pour aller plus loin ». Sans le détromper, Jean-Luc Martinez, le patron du Louvre, en a profité pour indiquer que 2022 sera le bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Champollion. Figeac et Grenoble, où a séjourné le scientifique, sont sur les rangs pour participer à cette commémoration.
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Le Musée de Tessé rouvre ses salles Égyptiennes avec l’aide du Louvre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°498 du 30 mars 2018, avec le titre suivant : Le Musée de Tessé rouvre ses salles Égyptiennes avec l’aide du Louvre