NANTES
Plus de douze ans après sa fermeture, le musée nantais entrevoit le bout du tunnel après le feu vert de la juridiction.
Nouveau rebondissement dans le laborieux projet de rénovation du Musée Dobrée : dans un arrêt en date du 17 mars 2021, la Haute juridiction administrative a rejeté le recours exercé par Nantes Patrimoine contre le permis de construire accordé en décembre 2018 par la mairie de Nantes au département de Loire-Atlantique concernant la rénovation et l’extension du musée.
Revendiquant la défense du patrimoine de la cité des ducs de Bretagne, l’association avait introduit un pourvoi devant le Conseil d’État, après avoir été déboutée par le juge des référés du tribunal administratif de Nantes en juillet 2019. Au cœur de ce pourvoi, deux griefs majeurs : l’extension du manoir Jean V, ancienne résidence épiscopale du XVe siècle, dans le prolongement des murs de la construction existante ; la création d’une liaison fonctionnelle sur deux niveaux, au rez-de-chaussée et en sous-sol, entre cette extension moderne et le bâtiment Voltaire, destinée à terme à abriter l’espace d’accueil, les ateliers, la librairie-boutique et un restaurant.
Un aménagement que l’association estime contraire aux dispositions testamentaires de Thomas Dobrée (1810-1895), armateur et grand collectionneur nantais à l’origine du musée dont les legs constituent une partie des collections. Le testament stipule en effet que « tous travaux d’achèvement ou constructions neuves et complémentaires devront être exécutés dans le style du Monument et autant que possible sur les plans laissés par M. Dobrée, aussi bien pour les bâtiments que pour les jardins ».
Un argument rejeté par le Conseil d’Etat, pour qui « le projet de rénovation du musée comporte l’adjonction aux bâtiments existants, d’époques et de style architecturaux divers, d’une extension et d’un bâtiment de liaison de styles contemporain faisant appel à des matériaux choisis en raison de leur comptabilité avec les matériaux existants ».
En 2011, Nantes Patrimoine s’était déjà opposée au premier projet d’extension souterraine du Musée Dobrée, confié à l’architecte Dominique Perrault, auteur de la Bibliothèque nationale de France (BNF), et estimé à 47 millions d’euros. Son recours contre le permis de construire avait obtenu gain de cause en 2012 devant le tribunal administratif de Nantes, avant d’être confirmé par un arrêt de la cour d’appel de Nantes en février 2014, obligeant l’architecte à revoir sa copie. Abritant 135 000 œuvres et objets couvrant cinq milles ans d’histoire, le Musée Dobrée est depuis lors fermé au public.
Si le déblocage du permis du construire par le Conseil d’État donne le feu vert au projet de rénovation du musée, reste encore à le financer. En décembre dernier, l’inflation du coût des travaux a obligé le conseil départemental de Loire-Atlantique, propriétaire du musée, à réévaluer le montant de l’enveloppe alloué au projet, soit 43 millions d’euros contre 28 initialement.
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Le Conseil d’État valide le permis de construire du Musée Dobrée
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