Le Centre national du costume de scène renoue avec la scénographie

MOULINS - Le Centre national du costume de scène (CNCS) qui a ouvert ses portes en 2006 va s’agrandir. L’institution moulinoise nommée à l’origine Centre national du costume de scène et de la scénographie, a perdu la fin de cette appellation, du moins à l’usage, faute d’exposer ses collections liées à la scénographie. Il abrite pourtant dans ses murs une centaine de toiles peintes, dont certaines ont été réalisées par André Derain pour les décors du ballet Salade (1935) ou par Jean Cocteau pour ceux de l’opéra Pélléas et Mélisande (1963), ainsi que des éléments de machinerie, déposés par un Opéra de Paris encombré et soucieux de s’en délester. Dans les expositions temporaires biannuelles, qui rythment la programmation du CNCS, invariablement dédiées aux costumes, ce genre de décor n’a été présenté que très rarement, faute de place.

Le 4 mai 2017, le conseil d’administration du musée – établissement public de coopération culturelle (EPCC) qui réunit autour de la même table des représentants de l’État et des collectivités territoriales – a validé un projet de longue date : installer un espace consacré à la scénographie dans un des bâtiments de 2 600 m2 (celui dit « de la délégation militaire » actuellement dédié au stockage de matériel du musée) qui compose le vaste complexe militaire du XVIIIe-XIXe siècle où est installé le musée. « Il s’agit de concevoir un centre d’interprétation de 450 m2 pour raconter le processus de la scénographie depuis sa conception jusqu’à la scène », explique Delphine Pinasa, directrice du CNCS. Une manière de dire que le lieu, qui présentera aussi des pièces authentiques, réservera une large place à la médiation (textes, vidéos…) et aux reconstitutions. L’autre objectif de cette extension – et non des moindres – est d’agrandir les espaces logistiques du musée et les réserves, qui deviennent trop étroites à mesure que les donations de costumes faites au musée viennent accroître les ­collections.

Les travaux de gros œuvre nécessaires à la réhabilitation du bâtiment qui doivent commencer à l’automne 2018 pour une ouverture du centre d’interprétation au public fin 2019, doivent bénéficier d’une première enveloppe budgétaire de 3,2 millions d’euros, inscrite au contrat de plan État-Région 2015-2020. « Une deuxième tranche de travaux, pas encore financée, viendra par la suite achever les réserves », précise Delphine Pinasa. Le CNCS, qui a déjà inauguré en2013 un espace consacré aux objets donnés par la Fondation Rudolf Noureev ayant appartenu au danseur étoile, continue ainsi d’étendrer son offre permanente. L’établissement, en bonne place dans le palmarès des musées du Journal des Arts (lire supplément), ne cesse de renforcer sa position de jeune institution muséale de premier plan.