L’Allemagne apporte son soutien financier et technique à la réhabilitation du patrimoine chinois. Alors que la restauration de la centaine de grottes et des mille cinq cents sculptures du site de Dafuosi se poursuit, celle de l’armée de soldats en terre cuite du tombeau de l’empereur Qin, à Xian, s’avère problématique.
MUNICH. Le "projet Dafuosi" est né en 1988, sous le patronage du ministère allemand de la Recherche et de la Technologie, du Römisch-Germanisches Zentralmuseum de Mayence et du ministère des Monuments historiques de Bavière, dirigé par Michael Petzet. Il s’inscrit dans un vaste programme de réhabilitation des grands complexes monumentaux de la République populaire de Chine. C’est l’une des premières fois que des techniques de pointe en matière de restauration sont utilisée dans ce pays, et avec elles, un peu de la philosophie occidentale de la conservation. Depuis trois ans, la Bavière est devenue le principal partenaire du ministère des Affaires culturelles de la province de Shaanxi, fournissant ainsi un remarquable exemple de coopération, placée sous le patronage du Conseil international des monuments et des sites (Icomos). Une équipe de techniciens et de restaurateurs allemands dirigée par Erwin Emmerling, du ministère des Monuments historiques de Munich, a travaillé en étroite collaboration avec un groupe de chimistes, de physiciens et d’architectes chinois pour la restauration du grand Bouddha de Dafuosi (lire légende).
L’armée de Xian
L’argile ocre clair dans laquelle le Bouddha a été modelé et sa délicate polychromie étaient très menacées. Le plus urgent était d’assurer la stabilité de la sculpture, qui a souffert de la grande amplitude thermique du lieu, du niveau hygrométrique avoisinant les 100 % l’été et du déplacement naturel des roches. Après s’être livrés à une série d’examens préliminaires durant plus de trois ans, les restaurateurs se sont donc attachés à la stabilisation de tous les fragments endommagés, à l’enlèvement des dépôts sédimentaires et à la fixation des coloris. Parallèlement, des aires protégées ont été aménagées pour y rassembler les fragments qui continuaient de tomber, et les eaux de ruissellement ont été partiellement déviées. Mais tous ces travaux ne font que commencer : il reste encore plus de 1 400 sculptures à restaurer… Découverte à Xian en 1974, la fabuleuse armée de soldats en terre cuite montant la garde depuis plus de vingt-deux siècles au pied du mausolée de l’empereur Qin Shihuangdi fait également l’objet d’études approfondies. Mais jusqu’à présent, les spécialistes ne sont toujours pas parvenu à mettre au point une méthode de fixation de la surface picturale, qui s’effrite depuis qu’elle est exposée à la lumière.
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Le Bouddha aux pieds d’argile
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°34 du 1 mars 1997, avec le titre suivant : Le Bouddha aux pieds d’argile