L’antique Hiérapolis n’a pas fini de livrer ses trésors aux archéologues. Ils viennent ainsi d’exhumer une mystérieuse statue coiffée d’un bonnet phrygien, dont l’identification reste incertaine.
PAMUKKALE (Turquie) - La mission archéologique italienne de Hiérapolis a récemment trouvé, à six mètres sous terre, une statue de la fin du IIe siècle de notre ère, en parfait état de conservation. Il s’agit d’une découverte majeure car le marbre garde des traces de la polychromie originale, comme le jaune intense des cheveux. La statue se trouvait dans le portique ouest de l’agora de la cité, construite sur la côte turque par le proconsul romain de la province d’Asie, Sextus Julius Frontinus, sous le règne de l’empereur Domitien. Haute de deux mètres, elle représente un jeune homme coiffé d’un bonnet phrygien, vêtu d’un long chiton à manches et d’un manteau retenu par une fibule circulaire. Des boucles blondes dépassant du bonnet encadrent le visage incliné et appuyé sur la main droite. Il s’agit sans doute d’Atys, le jeune berger aimé de la déesse Cybèle vénérée dans la ville voisine de Pessinonte (l’actuelle Sivrihisar), mais l’habit est aussi celui de la Phrygie personnifiée, tel qu’il apparaît sur certaines monnaies de l’époque impériale et dont les Français s’inspireront pour symboliser la République.
La rue principale de Hiérapolis a également été fouillée : y a été exhumée une base d’autel du dieu Sérapis, avec une inscription en grec le définissant comme le “seigneur de la Terre et de la Mer”. Les archéologues italiens, qui travaillent sur le site depuis trente ans, ont déjà mis au jour deux thermes, un théâtre, le martyrium de saint Philippe, un caesarium et le plutonium, antre obscur d’où jaillissaient des exhalaisons dangereuses, évoquées par le géographe et historien Strabon (Ier siècle de notre ère).
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Le berger mystérieux
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°54 du 13 février 1998, avec le titre suivant : Le berger mystérieux