Issu d’une initiative privée, un Musée d’art contemporain baptisé Meo a ouvert ses portes à Budapest dans un ancien bâtiment industriel. Bénéficiant d’une importante collection, le lieu entend se placer sur la scène internationale dans les prochaines années.
BUDAPEST - Meo est l’abréviation d’une expression hongroise qui signifie “centrale de contrôle de qualité” ; c’est aussi le nom du nouveau centre d’art de Budapest. Il emprunte avec humour son appellation aux bâtiments dans lesquels il s’est installé : deux constructions ayant appartenu à la société Wolfner, spécialisée dans le tannage. Situés au nord de la ville, dans le quartier d’Ujpest, les bâtiments avaient été laissés à l’abandon pendant de nombreuses années, malgré la protection patrimoniale dont ils bénéficiaient pour leur caractère architectural. Désormais, outre les salles d’exposition, l’endroit profite également d’une librairie et d’une cafétéria ornée d’une œuvre de Németh Hajnaln déjà exposée lors de la dernière Biennale de Berlin. Le lieu est le premier musée de la ville né d’une initiative privée. Hormis des galeries, ou certaines organisations comme “c3”, hébergée par la Soros Foundation lors de ses premières années de fonctionnement, l’ensemble des musées bénéficie de l’aide publique, à l’image de Mücsarnok ou du Ludwig Museum. L’initiative du Meo revient à la Public Benefit Corporation, associée pour l’occasion à l’homme d’affaires Márton Winkler, directeur de la société Amma Cie, et au collectionneur d’art Lajos Kováts, directeur et propriétaire de la Blitz Gallery fondée en 1990. Ce dernier a ouvert un nouvel espace au sein de Meo. Il est par ailleurs le donateur de la majorité des collections du musée. La direction a elle été confiée à Barnabás Bencsik, un des critiques d’art les plus connus et actifs de la scène hongroise, commissaire associé du pavillon hongrois de la dernière Biennale de Venise.
Les artistes hongrois peuvent déjà se féliciter. Pour son inauguration, Meo réunit sous le titre de “Krém” (crème) un large panorama de l’art hongrois des années 1980 à nos jours, une scène d’où sont issues des personnalités comme Emese Benczur, Anttal Lakner (présent dans le pavillon hongrois de la Biennale de Venise cette année avec Tomás Komoròcki), Szacsva et Pá, ou le collectif Kis Varsó (András Galik et Bálint Havas). Pas moins d’une trentaine d’artistes sont ainsi présentés. Mais l’avenir de Meo passera inévitablement par son ouverture à l’international, comme en témoigne l’exposition de Flesh, une vidéo de Chris Cunningham, et la programmation prochaine d’Andres Serrano ou de Jeff Koons. Une autre piste suivie par le nouveau venu dans le paysage institutionnel est la publication d’ouvrages, l’organisation de séminaires, de symposiums et la constitution d’archives bibliographiques.
- MEO, Újpest, József Attila u. 4–6, 11047 Budapest, tél. 36 272 08 76, www.meo.org.hu
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L’art à l’usine
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°139 du 21 décembre 2001, avec le titre suivant : L’art à l’usine