Grands sites

L’Alliance pour le patrimoine dans les zones de conflit élargit son périmètre

Par Olympe Lemut · lejournaldesarts.fr

Le 17 décembre 2019 - 472 mots

L'Alliance internationale pour la protection du patrimoine en zone de conflit vient d'annoncer 20 nouveaux projets pour 2020. 

Le site de l'île de Méroé au Soudan : l'un des grands projets de protection de l'Aliph. © photo UNESCO/Ron Van Oers CC BY-SA 3.0 IGO
Le site de l'île de Méroé au Soudan : l'un des grands projets de protection de l'Aliph.

En 2020, l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine en zone de conflit financera des projets dans douze pays, principalement au Moyen Orient et en Afrique, pour un montant total de 10 millions de dollars (9 millions d'euros). Après une première phase en 2019 qui se concentrait sur l'Irak et le Mali, ALIPH (*) élargit ses actions à l'Afrique de l'est (Soudan, Érythrée, Somalie), à l'Amérique du Sud (Pérou) et à l'Asie Centrale (Afghanistan, Géorgie). 

De la protection du patrimoine immatériel afghan à la restauration d'un temple yézidi en Irak en passant par le site libyen de Leptis Magna ou une bibliothèque médiévale à Jérusalem, ALIPH a défini trois axes de travail : les musées en péril, le patrimoine bâti et la documentation sur le patrimoine (archives).  

Pour son directeur exécutif Valery Freland, l'Alliance entame une nouvelle étape de son développement : « nous allons faire monter en puissance notre action, grâce au soutien croissant de nos membres nous avons aujourd’hui atteint 78 millions de dollars de dons (71 millions d'euros), un montant supérieur aux promesses de mars 2017 ».

Cinq pays restent prioritaires parmi les douze sélectionnés : l'Irak, le Mali, le Yémen, l'Afghanistan et le Soudan. Plusieurs projets simultanés y seront conduits en 2020, parfois dans la continuité de ce qui a été entrepris en 2019. A Mossoul par exemple après la mise en sécurité des collections du musée un plan de réhabilitation a été décidé « en concertation avec les autorités irakiennes » précise Valéry Freland. En 2020 le financement de 830 000 dollars (750 000 euros) servira pour former le personnel du musée et restaurer les collections. 

L'autre grand projet prendra forme au Soudan où ALIPH finance la protection de 70 sites dont l'île de Méroé classée au patrimoine mondial de l'Unesco, pour un montant de 2,5 millions de dollars (2,25 millions d'euros). En parallèle ALIPH renforce ses liens avec des institutions muséales et des universités étrangères (King's College London), dans une stratégie internationale volontariste. 

Pour Valery Freland « cette nouvelle sélection de projets illustre l'ambition d'ALIPH : être présent au plus près du terrain et des populations, chaque fois que s’expriment des besoins de protection d’un patrimoine en danger »

Certains projets dans les pays en guerre tardent pourtant à se concrétiser, comme au Mali où le tombeau des Askia n'est pas encore restauré, faute de partenaire local : il faisait pourtant partie des trois premiers projets sélectionnés par ALIPH en 2019. Et le montant total de dons prévu lors de la création de l'Alliance (100 millions de dollars soit 90 millions d'euros) n'est pas atteint pour l'instant. Mais Valery Freland préfère rester optimiste et rappelle la devise d'ALIPH pour 2020 « action, action, action ! » 
 

NOTE

(*) ALIPH est l'acronyme de Alliance for the Protection of Heritage in Conflict Areas. C'est également la première lettre de l'alphabet arabe : Alif.

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