Italie - Église

La Trinité rouvre

À Rome, l’église française a été rénovée

Par Francesca Romana Morelli · Le Journal des Arts

Le 28 juin 2002 - 474 mots

ROME / ITALIE

À l’occasion du cinq centième anniversaire de l’édification du couvent de la Trinité-des-Monts à Rome, le monument rouvre ses portes après une fermeture d’une dizaine d’années . Le public peut ainsi redécouvrir dans cet édifice – propriété de l’État français – de grandes fresques entièrement restaurées.

Église de la Sainte-Trinité-des-Monts à Rome, Italie © Chabe01, 2021, CC BY-SA 4.0
Église de la Sainte-Trinité-des-Monts à Rome.
Photo Chabe01, 2021

ROME (de notre correspondante) - Cinq cents ans après la construction du couvent de la Trinité-des-Monts à Rome, ordonnée par Charles VIII de France (1470-1498) pour respecter un vœu de son père Louis XI, l’édifice a retrouvé toute sa beauté d’antan. En effet, quelque mille mètres carrés de fresques ont fait l’objet d’une longue campagne de restauration. La chapelle de la Rovere décorée par Daniele da Volterra, le réfectoire peint par Andrea Pozzo, les peintures murales en anamorphose du père Maignan et les lunettes du cloître d’Avanzino Nucci et de son atelier dévoilent à nouveau leurs couleurs chatoyantes à l’occasion de l’exposition “Redécouverte de la Trinité-des-Monts” (jusqu’au 8 septembre). Au cœur de cette exposition, l’édifice, propriété de l’État français, est représenté à travers 150 tableaux, livres, dessins, manuscrits, documents historiques et religieux évoquant l’histoire de cette église fondée par l’humble ermite calabrais François de Paule, puis occupée par les Frères minimes. Après l’époque napoléonienne, l’église a abrité les Dames du Sacré-Cœur, arrivées en 1828. Dans le réfectoire, les restaurateurs se sont concentrés sur une peinture à sec utilisée par Andrea Pozzo (1642-1709). L’artiste italien est également à l’origine du plan architectural, très semblable à celui de la maison Professe de l’église du Gesù. Endommagée par l’humidité, une pellicule de peinture figurant le Miracle des Noces de Cana se désolidarisait de son support. L’œuvre fait actuellement l’objet d’une étude afin d’évaluer les interventions de la main même de l’artiste. Ce dernier avait recours à de nombreux assistants auxquels il fournissait probablement les dessins préparatoires, reportés selon l’échelle sur les parois, comme le montre un dessin avec quadrillage encore évident sur la voûte.

En revanche, pour ce qui est de l’architecture, l’Italien utilisait un dessin. Là où les figures sont plus monumentales et liées à la perspective de l’architecture par des poses compliquées et audacieuses, la main de Pozzo se fait évidente. Dans la chapelle de la Rovere, les restaurateurs ont restitué l’iconographie originale de L’Assomption peinte par Daniele da Volterra (1509-1566), peintre qui couvrit la nudité des personnages du Jugement dernier de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine. Outre les deux scènes des parois latérales – la Présentation au Temple et le Massacre des Innocents de Michele Alberti – et les lunettes du cloître représentant les rois de France dues à Avanzino Nucci et à son atelier, ont été restaurées les célèbres anamorphoses murales du père Maignan, de dimensions exceptionnelles (18 mètres). La représentation de l’ermite saint François de Paule a été identifiée dans ces dernières : il y apparaît dans le paysage calabrais où se sont produits ses miracles.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°152 du 28 juin 2002, avec le titre suivant : La Trinité rouvre

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