Italie - Monument - Restauration

La tour de Pise en « excellente santé » d’après une dernière étude

Par Alexandre Clappe · lejournaldesarts.fr

Le 9 janvier 2023 - 458 mots

PISE / ITALIE

Les travaux dans le sol ont permis de corriger l'inclinaison qui menaçait autrefois le monument.

La Tour de Pise devant la cathédrale Notre-Dame de l'Assomption. Photo Matthieu Schmidt, 2017, Pixabay License
La tour de Pise devant la cathédrale Notre-Dame de l'Assomption.
Photo Matthieu Schmidt, 2017

Les résultats du contrôle annuel de la tour de Pise (Toscane) sont rassurants. Si une légère oscillation d’un demi-millimètre chaque année est toujours présente, la stabilité du clocher est finalement meilleure que les prévisions d’il y a vingt ans, lorsque le célèbre campanile de la place des Miracles de Pise avait réouvert au public après 8 ans de travaux. 

Alors qu’il penchait dangereusement de près de 5 mètres au début des années 1990, le projet de stabilisation avait permis de gagner 40 cm, le ramenant à sa position du milieu du XIXe siècle. Depuis 2001, la tour s’est même redressée de 4 cm. « Si l'on considère qu'il s'agit d'une patiente vieille de 850 ans, l'état de santé de la tour de Pise est excellent » a déclaré l'association italienne de protection du patrimoine Opera Primaziale Pisana à Associated Press.

Des fondations fragiles sont à l'origine de cette inclinaison. D'une profondeur d'à peine un mètre, les fondations ne tenaient pas compte de l'irrégularité du sol autour de sa base. Lorsque le monument a été achevé en 1372, son inclinaison ne représentait que la moitié de ce qu'elle est aujourd'hui. Ce défaut de construction a cependant sauvé la tour à plusieurs reprises au cours de l'histoire, puisque le sol meuble l'a aidée à absorber les chocs de quatre tremblements de terre majeurs qui ont frappé la région environnante depuis le début de sa construction en 1173.

La tour a été fermée aux touristes en 1990, car son inclinaison qui ne cessait de s'aggraver faisait craindre qu'elle ne soit sur le point de s'effondrer. En 1993, l'ingénieur Michele Jamiolkowski a réuni un comité international pour coordonner son sauvetage. Les efforts déployés au cours des huit années suivantes ont nécessité la résolution de certains problèmes, notamment le risque de voir les travaux de stabilisation créer d’autres problèmes, de sorte que les injections de ciment et les travaux sous les fondations ont été, par exemple, exclus.

Finalement, les techniciens ont testé une méthode d'extraction du sol qui a coûté 50 milliards de lires (25 millions d’euros) en creusant la terre du côté qui ne s’enfonce pas et en utilisant des câbles en acier pour redresser l’édifice. Les ingénieurs se sont également rendu compte que la nappe phréatique sous la tour était également plus élevée du côté non incliné, ce qui augmentait l'affaissement lors des pluies annuelles d'hiver. Ils ont alors creusé des canalisations pour siphonner l'eau et stabiliser les fondations.

Une première évaluation réalisée en 2005 avait estimé que la tour de Pise était sécurisée pour les 300 prochaines années. Sa première autocorrection a été enregistrée en 2018. Certains fonctionnaires italiens estiment qu’elle pourrait même se redresser toute seule un jour.
 

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