PISE / ITALIE
En janvier 1990, l’instabilité de la tour de Pise avait entraîné sa fermeture au public. La complexité des problèmes rencontrés par les restaurateurs, ajoutée aux pesanteurs administratives, explique la longueur des opérations. Un bilan présenté par le Comité de sauvegarde souligne ces difficultés et fait le point sur l’état des travaux qui, de toute évidence, ne seront pas achevés avant l’an 2000.
PISE (de notre correspondant) - Le programme de restauration de la tour, qui s’appuie sur un relevé de la dégradation de tous les matériaux du campanile, est programmé, mais le problème géotechnique n’a pas encore été résolu. L’édifice s’expose à deux types de dangers : le premier résulte de la fragilité de sa maçonnerie, le second d’un affaissement du sol. Grâce au cerclage de la première loggia et à la mise en place de six cents tonnes de plomb de contrepoids, son inclinaison a pu être réduite au point que l’on n’enregistre plus de mouvements préoccupants. En contrôlant la subsidence du terrain du côté nord, on pourrait réduire l’inclinaison de 0,5 à 1°. Parmi les différentes solutions envisagées, l’excavation souterraine a finalement été retenue : elle prévoit le relèvement graduel de certains secteurs sous les fondations nord, afin de stabiliser le campanile. Dix ancrages seront ensuite mis en place à une profondeur de quarante mètres. En janvier, deux câbles aériens reliant le deuxième étage à la terre garantiront la sécurité de la tour pendant les travaux de forage.
Les travaux ne pouvant manifestement être achevés avant la fin de l’année prochaine, le Comité de sauvegarde actuel, présidé par Michele Jamiolkowski, a demandé à être prorogé jusqu’à la fin des opérations. De nouvelles interventions seront en effet nécessaires pour corriger l’approfondissement de la cuvette où est implanté le monument, en raison d’un drainage inadéquat du secteur et à la présence d’une nappe phréatique. L’État n’avait pas lésiné sur les moyens en allouant 39 milliards de lires (133 millions de francs environ), dont 3,9 milliards ont servi à la gestion du comité, 16,3 milliards aux travaux et aux matériaux et 2 autres aux coûts de protection. Curieusement, les 16,6 milliards restants sont revenus dans les caisses de l’État parce qu’ils n’ont pas été utilisés dans les délais impartis. Le gouvernement a récemment débloqué un nouveau crédit de 12 milliards de lires qui devra être dépensé avant le 31 mars 1998, sous peine d’être annulé.
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La restauration de la tour de Pise se prolonge
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°49 du 5 décembre 1997, avec le titre suivant : Redressement en vue