ROME / ITALIE
La dernière phase de la restauration du siège de l’ambassade de France en Italie est le fruit d’un partage de savoir-faire entre les deux pays.
Rome. Le palais Farnèse, construit entre 1513 et 1589, s’apprête à retrouver son lustre d’antan. Les outrages du temps n’ont en effet pas épargné ce symbole de la Renaissance que l’on doit à quatre des plus grands architectes de leur temps : Antonio da Sangallo, Michel-Ange, Vignole et Giacomo Della Porta. Le chantier de restauration du monument qui abrite le siège de l’ambassade de France en Italie a débuté et s’étendra sur quatre ans. Un projet de 5,6 millions d’euros financé conjointement par le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères et celui de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Il a été lancé en 2017 dans le cadre d’une étroite coopération franco-italienne. La maîtrise d’œuvre est assurée par l’agence de Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des Monuments historiques et inspecteur général des Monuments historiques. Le comité scientifique a été composé d’experts français et italiens et la restauration est placée sous le contrôle scientifique de la Soprintendenza Speciale Archeologia, Belle Arti e Paesaggio di Roma.
Plusieurs campagnes de restauration ont déjà été menées depuis le XVIIe siècle, la dernière d’envergure remontant à l’an 2000. Elle concernait la façade principale donnant sur la place Farnèse et le jardin et précédait la restauration de la façade arrière, ainsi que du salon d’Hercule en 2002 puis de la galerie des Carrache en 2016. Il s’agit désormais d’intervenir sur les deux façades latérales du palais qui ont seulement fait l’objet d’interventions ponctuelles par le passé, ce qui laisse présager de nombreuses découvertes, estime l’équipe de restaurateurs. « Les travaux s’appliqueront au nettoyage des enduits, à la consolidation des pierres, et à la révision de la couverture en tuiles anciennes, font-ils savoir. Un travail important sera également conduit sur les menuiseries, qui seront remplacées pour retrouver, comme cela a déjà été fait sur les deux autres façades, les dessins originaux des menuiseries du XVIe siècle. La restauration du travertin et des parements en briques se fera en parallèle de la reprise des couvertures en tuiles “à la romaine”. » Quant à la couleur des façades, elle sera restituée avec une patine d’harmonisation qui permettra d’éliminer les déséquilibres excessifs entre la façade restaurée sur la place Farnèse et les façades latérales. « La particularité de ce chantier est d’être le fruit d’un échange entre les savoir-faire français et italiens », précisent les services de restauration et culturel de l’ambassade de France, laquelle partage les lieux avec l’École française de Rome. « Ce chantier va faire travailler un nombre considérable d’artisans, avec une centaine de maçons, tailleurs de pierre, charpentiers, couvreurs, maîtres verriers. Nous devrons adapter nos choix au fur et à mesure. Après avoir analysé les enduits, la taille de la pierre, et observé attentivement le parement, nous aurons des informations sur le mode opératoire et les techniques de restauration les plus adaptées. Le comité scientifique franco-italien associant aussi la surintendance de Rome pourra ensuite arbitrer. »
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La restauration finale du palais Farnèse est lancée
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°563 du 19 mars 2021, avec le titre suivant : La restauration finale du palais Farnèse est lancée