La plupart des musées et monuments de la Péninsule enregistrent une hausse du nombre de leurs visiteurs grâce à une saison touristique exceptionnelle en 2024.

Italie. Tous les chiffres ne sont pas encore connus mais la tendance générale l’atteste : les musées italiens ont battu en 2024 de nouveaux records de fréquentation. La Pinacothèque de Brera à Milan a pour la première fois de son histoire dépassé le demi-million de visiteurs, 545 719 exactement, soit une hausse de 14 % sur un an. Le Colisée à Rome avait déjà dépassé en octobre 2024 les 13 millions d’entrées enregistrées en 2023. La Galerie des Offices de Florence frôle le seuil de 5,5 millions de visiteurs, une hausse de 3 %. Le palais Barberini, avec environ 300 000 personnes ayant franchi ses portes, affiche une progression de 40 % de sa fréquentation. Celle de la Galerie Borghèse en revanche est très légère pour s’établir néanmoins à près de 600 000 visiteurs.
La direction générale des Musées italiens prévoit ainsi une nouvelle année faste en 2024 après un bilan 2023 qui est entré dans les annales du ministère de la Culture. Jamais les 25 plus importants musées et sites patrimoniaux d’État n’avaient cette année-là accueilli autant de visiteurs (57,7 millions) ni engrangé autant de recettes (pour la première fois, le plafond des 300 millions d’euros avait été dépassé avec près de 314 millions d’euros). Une hausse de 34 % sur un an et de 30 % par comparaison avec la période précédant la pandémie de Covid-19. Mais le bilan n’était pas brillant pour tous. Le Musée archéologique national de Tarente, malgré la richesse de ses collections, ne recevait que 75 000 personnes contre 82 000 en 2016, tandis que le Musée national étrusque de villa Giulia stagnait à environ 80 000 visiteurs. À Naples la fréquentation du Musée de Capodimonte tombait à 174 000 visiteurs contre 252 000 en 2019 et le Musée archéologique national, après des années de croissance, connaissait un coup d’arrêt avec 553 000 visiteurs contre 670 000 en 2019.
Un déclin que la saison touristique exceptionnelle de 2024 aura enrayé. Selon l’Office national italien du tourisme, le nombre d’arrivées dans la Péninsule a dépassé les prévisions avec près de 72,1 millions de touristes accueillis (+ 6,3 %). La Botte a ainsi fait son entrée dans le classement des dix destinations les plus recherchées l’été dernier, selon le Forum économique mondial.
Si le tourisme est perçu comme une manne économique qui génère 6,2 % du PIB du pays et soutient une économie de plus en plus stagnante, les masses de visiteurs qui se déversent sur ce patrimoine fragile sont de plus en plus considérées comme une menace. De Florence à Venise, les villes d’art tentent d’endiguer comme elles peuvent ces flux touristiques incontrôlés. Dernier exemple en date, le site archéologique de Pompéi. Durant l’été 2024, il a attiré un nombre record de 4 millions de personnes, soit une augmentation de 33,6 % par rapport à l’année précédente. Un pic de 36 000 visiteurs a même été enregistré au cours d’une journée. Un risque pour la sécurité aussi bien des personnes que du site qui a obligé son directeur, Gabriel Zuchtriegel, à instaurer depuis le 15 novembre dernier une jauge de 20 000 visiteurs par jour afin d’atténuer les conséquences de cette surfréquentation. Ce seuil s’accompagne du lancement d’un nouveau billet nominatif et horodaté. Peu de chances qu’il soit dissuasif, de même que la taxe de 5 euros dont doivent s’acquitter les visiteurs d’un jour instaurée aussi en 2024 à Venise. Mais même si ça devait être le cas, les directeurs de musées italiens n’ont pas à redouter une inflexion de la présence étrangère. Car attirer les nationaux reste l’un de leurs principaux défis : un tiers d’entre eux seulement les visitent régulièrement.
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La fréquentation des sites patrimoniaux italiens toujours forte
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°649 du 14 février 2025, avec le titre suivant : La fréquentation des sites patrimoniaux italiens toujours forte