Pour quelques mois, jusqu’en décembre, la culture croate a pris ses quartiers dans les grandes institutions de l’Île-de-France : au Louvre, à Cluny, au Musée Rodin…
Depuis plus d’une vingtaine d’années en France, une succession de « Saisons », d’« Années » ou de « Festivals » se déclinent, livrant à travers une programmation de trois mois à un an les scènes culturelles et artistiques du pays invité (Inde, Tunisie, Russie, Algérie, Chine, Brésil…). Hautement diplomatique et politique, le concept, initié par l’ex-Association française d’action artistique, désormais dénommée Institut français, et ses deux ministères de tutelle (Affaires étrangères et Culture), tend « à mettre en avant et à renforcer les échanges » entre l’Hexagone et le pays convié, notamment sur les plans économique et culturel.
Après l’Afrique du Sud, c’est donc au tour de la Croatie, en raison de son entrée en juillet 2013 dans l’Union européenne, de faire, essentiellement à Paris, l’objet d’un focus durant le deuxième semestre de l’année 2012, et de révéler une scène artistique largement voire « totalement » méconnue, comme le souligne Isabelle Delage, commissaire générale de la manifestation pour la France, appuyée dans la construction du programme par son homologue croate Seadeta Midzic.
Plus d’une centaine d’événements
Du patrimoine à la création contemporaine en passant par de multiples disciplines, c’est la vitalité et la singularité créatrices de ce petit pays de 4,5 millions d’habitants, imprégné d’influences diverses d’Europe centrale et de la Méditerranée principalement, qui se révèlent. Parmi la centaine d’événements recensés, principalement à Paris et en Île-de-France, se distinguent en particulier les trésors de l’art médiéval croate au Musée de Cluny, la présentation au Louvre de l’Apoxyomène et, au Musée Rodin, l’exposition consacrée au sculpteur Ivan Mestrovic.
Ailleurs, à la Cité internationale des arts, c’est la photographie croate qui se déploie à travers « L’œil de Peter Knapp », invité à se plonger dans différents fonds dont celui de Boris Cvjetanovic, tandis qu’au Musée de la chasse et de la nature, on découvre le tir sur tableau, témoignage d’une pratique ancienne en Europe centrale mise en regard avec des œuvres contemporaines utilisant le motif de la cible.
Au Lieu du design, les affiches de Boris Bucan, figure emblématique de l’art graphique croate, expriment d’autres singularités, l’Art brut de Janko Domsic, à la galerie ABCD, propulsant dans un autre univers. L’exposition Ivan Picelj à la Galerie Denise René revient sur l’harmonie universelle explorée par cet artiste cofondateur du groupe Exat 51, et la Rotonde de la Villette se penche pour sa part sur la bande dessinée croate depuis ses origines en 1935.
Le Palais de Tokyo, quant à lui, invite Damir Ocko qui présente une trilogie vidéo, les performances donnant de leur côté tout au long du festival une série de rendez-vous au Mac/Val, à l’Hôtel particulier Montmartre, à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, à la Fondation Brownstone et au Musée de la chasse et de la nature. Depuis les œuvres de Tomislav Gotovac, d’autres infatigables trublions, tels Marko Markovic ou Slaven Tolj, se sont engagés dans cette voie de la performance dont la Croatie fut l’un des berceaux.
Calendrier des manifestations sur www.croatielavoici.com
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La Croatie - La voici… en France
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°651 du 1 novembre 2012, avec le titre suivant : La Croatie - La voici… en France