BORDEAUX
Prévue pour 2016, la Cité des civilisations du vin de Bordeaux commence à sortir de terre et vient de préciser sa programmation culturelle.
BORDEAUX - « Il y a l’évocation d’un mouvement tournant, à l’image des amateurs qui font tourner leur verre de vin avant de le goûter » : l’architecte Anouk Legendre de l’Agence X-TU, lauréat du concours pour la Cité des civilisations du vin, se fait volontiers lyrique lorsqu’elle évoque la future cité bordelaise dont l’esthétique a déjà fait beaucoup parler d’elle. La carafe, faite de bois et de verre aux reflets dorés, ouvrira ses portes sur les rives de la Garonne en 2016.
En janvier, les 300 pieux de soubassements ont été forés jusqu’à 30 mètres de profondeur, pour accueillir le futur bâtiment situé dans le quartier émergeant des Bassins à flots, à l’entrée de la ville : « nous voulions un endroit emblématique, puissant, très contemporain, face à la ville marquée par le XVIIIe, pour donner une image moderne et dynamique du secteur » souligne Sylvie Cazes, présidente de l’association de préfiguration de la Cité et conseillère municipale déléguée de la Ville de Bordeaux. Le chantier est d’une vaste ampleur : avec un budget de 63 millions d’euros (dont 77 % issus du financement public et 15 millions d’euros apportés par le mécénat), c’est un des projets phare d’Alain Juppé, maire de Bordeaux. La flèche qui culminera à 55 mètres de hauteur sera « la vigie » de la ville, selon Sylvie Cazes, se déployant sur 14 000 m2, dont une surface d’exposition permanente de 3 500 m2 et temporaire de 750 m2. Afin d’éviter les dérapages financiers liés à la technicité du projet, les équipes municipales ont choisi le principe du dialogue compétitif.
Un parcours multisensoriel
Pour diriger le volet culturel de la cité, la Ville a fait appel à Laurence Chesneau-Dupin, ancienne conservatrice du Musée des arts du Cognac. Dans le parcours permanent, la dimension numérique et immersive devrait être privilégiée autour de 23 thématiques : il n’y aura pas de collection permanente, mais des images 3D, des diffuseurs d’odeurs, des animations et des ateliers.
Au chapitre des expositions temporaires, la directrice culturelle ne s’interdit aucune discipline artistique : archéologie, photo, beaux-arts ou design. Deux expositions par an, en lien avec l’univers du vin seront programmées, dans l’édifice, des espaces de réserves et de quarantaine comme dans toute institution muséale ont été prévus, afin de rassurer et d’attirer les prêteurs internationaux.
Espaces privatisables, loyers des entreprises de restauration, bars à vin et boutiques devraient permettre à la Cité de générer des ressources propres. Une Fondation en cours de constitution, exploitera la cité dans une gestion indépendante : le coût de fonctionnement, estimé à 10 millions d’euros par an, pourrait ainsi être en partie assumé par l’établissement. En 2016, Bordeaux compte attirer 425 000 visiteurs et amateurs d’œnotourisme en pariant sur l’image prestigieuse de ses vignobles.
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La Cité du vin prend forme à Bordeaux
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°408 du 28 février 2014, avec le titre suivant : La Cité du vin prend forme à Bordeaux