C’était un projet attendu depuis longtemps, le musée souffrait d’un manque de place chronique et le bâtiment avait besoin d’une remise en état. C’est vraiment un projet d’envergure et global qui a été décidé. C’est un souffle nouveau que nous voulions impulser à cet établissement et le résultat montre que nous avons eu raison d’être ambitieux.
Nous avons doublé la surface d’exposition, passant de 700 à 1 500 m2. Nous avons récupéré cet espace en déménageant des bureaux jusqu’ici occupés par des services de la Ville. Cela nous a permis de créer un vrai espace d’accueil en rez-de-chaussée et nous avons aussi installé un ascenseur pour accéder au premier étage et exploiter enfin entièrement ce niveau. Les toitures et les façades ont également été rénovées et une centrale de traitement d’air installée afin d’améliorer la conservation des œuvres. Par ailleurs, l’escalier d’honneur a été restauré et nous avons eu une belle surprise dans la salle des évêques, car nous avons découvert une peinture murale dissimulée sous une couche d’enduit. La restauration a révélé un décor architectural du XVIIIe siècle constitué de faux marbres et de fausses colonnes. Au milieu du parcours, nous avons donc désormais une salle qui témoigne du faste du palais épiscopal et nous pouvons mieux évoquer l’histoire du monument.
À la toute fin du XIXe siècle, le legs Briguiboul lui a donné sa personnalité, car il a fait entrer dans la collection trois tableaux de Goya, la série de gravures des Caprices, mais aussi du mobilier et des armes anciennes. Il y a vraiment un avant et un après ce legs, qui a participé au développement et à l’expansion du musée jusqu’à ce qu’en 1947 on décide de le rebaptiser Musée Goya. À partir de là, de nouvelles conventions, de nouveaux dépôts de l’État sont venus enrichir notre collection liée à l’Espagne. Les musées nationaux nous ont largement concédé des œuvres d’artistes qui, à l’époque, n’étaient pas les plus au goût du jour, dont Velázquez, Murillo ou encore Sorolla. Cette orientation ne s’est jamais démentie depuis et nous sommes ainsi en capacité de proposer au public une traversée de l’art hispanique du Moyen Âge jusqu’à nos jours, à travers six cents œuvres. Nous sommes seuls sur cette vocation au niveau national, et même l’unique musée hors de l’Espagne dédié à ce pays.
Oui, nous avons frappé à la porte des Abattoirs de Toulouse qui ont déposé des œuvres inaccessibles sur le marché et qui nous manquaient ; de très belles pièces de Saura, Pilar Albarracín, Barceló ou encore Plensa. Le Cnap nous a aussi soutenus en déposant notamment une spectaculaire Ménine de Manolo Valdés. Grâce à leur générosité, nous avons pu compléter notre ouverture sur les XXe et XXIe siècles, une orientation que nous voulons encore développer dans les prochaines années. Par ailleurs, nous avons signé une nouvelle convention de partenariat avec le Louvre concernant les expositions et les collaborations scientifiques.
Fondé en 1840, le musée a pris place dans l’ancien palais épiscopal racheté par la ville après la Révolution. Un bâtiment prestigieux dessiné par Jules Hardouin-Mansart, dont les jardins ont été aménagés par Le Nôtre.
50 000
C’est le nombre de visiteurs espérés dans le musée rénové. Avant les travaux, la fréquentation se situait entre 20 000 et 25 000 par an en fonction de la programmation.
« Les habitués de l’ancien Musée Goya ne vont pas retrouver leurs petits en découvrant pour la première fois le nouveau site revu et corrigé du sol au plafond. » Brian Mendibure, La Dépêche du Midi, 9 février 2022
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Joëlle Arches : « Le Musée Goya propose une traversée de l’art hispanique du Moyen Âge à nos jours »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°764 du 1 mai 2023, avec le titre suivant : Joëlle Arches :  Le Musée Goya propose une traversée de l’art hispanique du Moyen Âge à nos jours