Les deux musées ateliers de Jean-Jacques Henner et de Gustave Moreau vont être réunis dans un même établissement public en 2017.
PARIS - Dans le volet consacré aux opérateurs du ministère de la Culture du Projet de loi de finances 2017, la fusion entre les deux musées parisiens semble actée : « À compter du 1er janvier 2017, les musées nationaux J.J. Henner et G. Moreau sont regroupés au sein d’une entité unique : l’établissement public du musée national J.J. Henner et du musée national G. Moreau », peut-on lire dans le chapitre consacré au nouvel établissement public.
Un rapprochement né d’une volonté de simplification administrative, déjà à l’œuvre dans l’adossement du Musée Delacroix au Musée du Louvre ou de l’Orangerie au Musée d’Orsay en 2004. En 2011, la Cour des comptes préconisait de son côté le rapprochement d’Henner et de Moreau avec Orsay. C’est la fusion administrative des deux établissements publics qui a été choisie.
La logique a retenu celle de deux musées aux origines communes : le legs d’une maison-atelier d’artiste, avec son lot de contraintes testamentaires et l’obligation de préserver une certaine atmosphère dans un espace restreint. Ouvert en 1903 à la suite du legs par l’artiste de sa maison et de son fonds d’atelier, le Musée Gustave Moreau a été rénové en 2014. Inauguré en 1924, le Musée Jean-Jacques Henner est une donation de la nièce de l’artiste, qui a recréé un musée-atelier. Il a été rénové en 2016 après trois ans de travaux. Les deux établissements disposent donc aujourd’hui d’infrastructures plus modernes pour attirer les visiteurs : en moyenne 40 000 par an pour le Musée Moreau et, avant restauration, entre 7 000 et 9 000 pour le Musée Henner.
Deux programmes distincts
Dans les faits, les deux musées disposent déjà d’une direction commune. Marie-Cécile Forest, conservatrice générale du patrimoine dirige le Musée Moreau depuis 2001, et le Musée Henner depuis 2014 et un secrétaire général commun gère les questions administratives. Les deux institutions proposent un billet couplé et une réduction sur présentation d’un billet de l’autre musée. « Il s’agit surtout d’une fusion administrative pour simplifier les lignes budgétaires, souligne-t-on en interne, il n’y aura pas de mutualisation du personnel en interne, nous fonctionnons déjà en équipes très réduites dans les deux musées. » La programmation culturelle ne sera pas impactée : « Nous avons deux publics et des orientations scientifiques diffèrents. Peut-être, à l’horizon 2020, pourrait-on imaginer une programmation croisée, mais cela se fera au gré d’une opportunité scientifiquement probante » explique Claire Bessède, conservatrice du Musée Henner. La fusion des deux établissements publics doit encore être entendue par le Conseil d’État, le Conseil des ministres et promulguée par un décret présidentiel. Voulue au 1er janvier 2017, elle pourrait n’être effective qu’au printemps.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Henner et Moreau dans un même établissement public
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €La façade du Musée Jean-Jacques Henner, à Paris © Photo Hartl Meyer
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°468 du 25 novembre 2016, avec le titre suivant : Henner et Moreau dans un même établissement public