VIENNE / AUTRICHE
Le conservateur devait prendre ses fonctions en novembre mais a préféré postuler à un second mandat aux Offices de Florence.
En septembre 2017, le Kunsthistorisches Museum, à Vienne, avait annoncé qu’Eike Schmidt en prendrait sa direction. Le conservateur était censé entrer en poste le 1er novembre prochain, mais a finalement opéré un changement de dernière minute rendu public récemment : au lieu de se rendre à la capitale autrichienne, il briguera un second mandat à la tête de la Galerie des Offices à Florence.
Eike Schmidt est le premier étranger à diriger le prestigieux musée florentin. Il avait été nommé en 2015 à la suite d’une réforme voulue par le ministre de la Culture Dario Franceschini, sur l’internationalisation des postes de direction dans les musées. Une décision sur laquelle son successeur avait voulu revenir avant que Dario Franceschini récupère son portefeuille en septembre, suite au départ du très controversé Alberto Bonisoli.
Certains voient dans le revirement d’Eike Schmidt un opportunisme politique. « Eike joue au poker avec cette situation. Lorsqu’on prend une décision, on doit s’y tenir » a déclaré Peter Assmann, directeur du Palais ducal de Mantou, au site Artnet. Le gouvernement autrichien, qui avait nommé Eike Schmidt au Kunsthistorisches Museum, est lui indigné par ce désistement de dernière minute. Peu après la décision de Schmidt, le ministre des Affaires étrangères a qualifié la volte-face du conservateur « d’éminemment non professionnelle et sans précédent. »
Eike Schmidt a essayé de s’expliquer auprès de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Il recommande de laisser la direction du Kunsthistorisches Museum à Sabine Haag, en poste depuis 10 ans et qui, selon lui, « souhaite y rester ». Puis il invoque des motifs plus personnels : « la renonciation au Kunsthistorisches Museum était une condition préalable à toute tentative de renouvellement aux Offices », a-t-il reconnu.
Le ministre italien de la Culture tempère. « La transparence est nécessaire », a déclaré Dario Franceschini, « avant de songer à conserver Eike Schmidt, j’ai besoin de m’assurer que cette décision ne causera pas de problème avec le gouvernement autrichien. »
Le renouvellement du contrat d’Eike Schmidt n’est donc pas acté, mais son bilan a de quoi séduire. Sous la supervision du conservateur, les Offices ont trouvé un nouveau souffle : rénovation des galeries, réaménagement du parcours principal d’exposition, hausse de la fréquentation (4 millions de visiteurs en 2018) et bond des recettes commerciales. Si Eike Schmidt obtient un second mandat, il pourrait se retrouver à la tête du plus important pôle muséal d’Italie dans le cas où la fusion entre les Offices et la Galleria dell’Accademia de Florence est entérinée.
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Eike Schmidt annule au dernier moment son arrivée à la direction du Kunsthistorisches Museum
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