FLORENCE / ITALIE
La cour fédérale de l’Arizona a condamné une société coupable de contrefaçon et de cybersquattage aux dépens du musée italien.
« C’est une victoire judiciaire historique, pas seulement pour les Offices et le Mibact, mais aussi pour la dignité des citoyens honnêtes. » Le directeur des Offices de Florence, Eike Schmidt, se félicite de la décision de la cour fédérale de l’Arizona (états-Unis) qui a « porté un coup dévastateur aux vampires sur Internet ». C’est ainsi qu’il désigne les sites qui, après avoir acheté des billets de son musée, les revendent deux ou trois fois plus chers à des touristes crédules.
Fort du soutien du Mibact et du ministère italien des Affaires étrangères, il avait donc décidé d’attaquer en justice la société BoxNic. Cette dernière avait enregistré dans l’État américain de l’Arizona de nombreux noms de domaines Internet contenant le mot « offices » [uffizi, en italien].
Le 6 février dernier, les magistrats américains ont interdit l’usage par des tiers des noms uffizi.com, uffizi.net, uffizigallery.com, uffizigallery.net, uffizigallery.org ou toute autre dénomination similaire. Ils pourront être employés exclusivement par le musée florentin présent sur la toile avec son site uffizi.it. La cour fédérale de l’Arizona affirme le « droit supérieur » du musée sur son nom et son logo, et reconnaît coupable la société BoxNic de contrefaçon de marque, concurrence déloyale et cybersquattage. Cette pratique consiste à enregistrer un nom de domaine correspondant à une marque avec l’intention d’altérer sa visibilité ou de détourner sa notoriété pour en tirer un profit économique. La décision de la justice américaine interdit à BoxNic non seulement l’usage du nom et du logo des Offices, même dans des versions similaires, mais elle impose aussi le transfert sous quinze jours au musée florentin de tous les noms de domaine déjà enregistrés.
« Ces parasites ont illégalement et en parfaite mauvaise foi exploité notre patrimoine et notre image portant préjudice à notre réputation », a dénoncé Eike Schmidt. Le musée précise qu’« il ne s’agit pas de n’importe quel contentieux. Le phénomène de la revente en ligne génère d’énormes sommes d’argent. Des gains qui sont soustraits à la collectivité et finissent dans les poches des roublards du Web ».
La lutte contre la revente illégale des billets en ligne est l’une des priorités d’Eike Schmidt depuis son arrivée à la tête des Offices en 2015. « La sentence du tribunal de l’Arizona est un acte de jurisprudence internationale de très grande importance, commente-t-il. Dorénavant, il sera beaucoup plus difficile pour tous les revendeurs en ligne de tous les pays de s’enrichir avec notre nom. Maintenant nous sommes prêts à agir contre eux, certains de pouvoir l’emporter. »
Une victoire judiciaire qui conforte un peu plus le directeur des Offices à son poste, récemment renouvelé pour un second mandat de quatre ans. D’après les derniers chiffres du Mibact, son musée occupe la deuxième place du podium des sites culturels les plus visités en Italie. 4,5 millions de personnes ont franchi ses portes l’an dernier. « Nous sommes au niveau de la National Gallery de Washington et de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg », se réjouit-il.
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Les Offices de Florence ont vaincu les pirates du web
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°540 du 28 février 2020, avec le titre suivant : Les Offices de Florence ont vaincu les pirates du web