LE CAIRE (EGYPTE) [14.05.15] - Dix pays arabes se sont entendus jeudi au Caire pour coordonner leur lutte contre le trafic d'antiquités et protéger leur patrimoine archéologique, au moment où les jihadistes de l'Etat islamique (EI) menacent la ville de Palmyre, un joyau antique en Syrie.
L'annonce intervient à la clôture d'une conférence de deux jours organisée par l'Egypte et réunissant des ministres et responsables du patrimoine culturel des pays arabes, ainsi que des experts étrangers et de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco).
Les dix pays arabes ont estimé dans un communiqué conjoint que les sites archéologiques du Moyen-Orient étaient menacés par "les réseaux de crime organisé et les groupes terroristes."
L'Egypte, l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, l'Irak, la Jordanie, le Koweït, le Liban, la Libye, le Soudan et le sultanat d'Oman se sont mis d'accord sur la mise en place d'"un groupe de travail" pour lutter contre le pillage et "coordonner les efforts régionaux et internationaux pour protéger les antiquités, empêcher le trafic et récupérer ce qui a déjà été volé."
A l'ouverture de la conférence, la directrice générale de l'Unesco Irina Bokova avait estimé que "les pillages et destructions de sites archéologiques ont atteint une échelle sans précédent" cette année.
"Ce nettoyage culturel est utilisé comme tactique de guerre pour terroriser les populations", avait-elle précisé.
Plus tôt jeudi, le directeur des Antiquités et des musées syriens (DGAM) Maamoun Abdulkarim, avait indiqué que les jihadistes de l'EI se trouvaient à deux km de Palmyre, un joyau antique dans le désert syrien inscrit au Patrimoine mondial de l'Humanité de l'Unesco.
"Si l'EI entre à Palmyre, ce sera sa destruction, une catastrophe internationale", a estimé M. Abdulkarim. "Ce sera la répétition de la barbarie et de la sauvagerie qui s'est produite à Nimroud, Hadra et Mossoul", a-t-il averti, faisant référence à des sites antiques visés par les jihadistes ces derniers mois dans le nord de l'Irak.
La valeur historique de cette oasis située à environ 240 km au nord-est de Damas est inestimable car elle abrite les ruines monumentales d'une grande cité qui fut l'un des plus importants foyers culturels du monde antique. Son architecture unit les techniques gréco-romaines aux traditions locales et aux influences de la Perse, selon l'Unesco.
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Dix pays arabes vont coordonner leurs efforts pour protéger leurs sites archéologiques
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