Des Journées du Patrimoine en modèle réduit

La 37e édition des Journées européennes du patrimoine, du 19 au 20 septembre 2020, s’annonce bien différente de l’an dernier en raison des craintes liées à la pandémie de la Covid-19. Il y a quelques semaines, le programme officiel faisait déjà état d’une baisse de 30 % des lieux participants et une programmation allégée. Mais avec l’aggravation récente de la circulation du virus, de nombreuses villes et départements ont depuis décidé d’annuler les JEP. 

La préfecture du département du Nord (Lille, Valencienne, Maubeuge, Dunkerque et Roubaix) a entièrement interdit la manifestation. Dans le Pas-de-Calais, Boulogne-sur-Mer et Montreuil ont également annulé. Mais partout ailleurs dans les Hauts-de-France, les JEP sont maintenues. En Picardie l’Hôtel de Région à Amiens ne sera pas ouvert à la visite. Ailleurs c’est toutes les Bouches-du-Rhône et la Guadeloupe où les sites resteront fermés. Plus localement en région Nouvelle-Aquitaine, la préfète a annulé les JEP à Bordeaux. 

Mais les interdictions n’empêchent pas les lieux de rester ouverts au public aux horaires habituels, comme le MuCEM à Marseille et la Fondation Vasarely à Aix-en-Provence. 

Certains maires ont eux-aussi pris des arrêtés d’interdiction comme à Nice et à Ajaccio (Corse). L’annulation a ensuite été élargie à toutes les Alpes-Maritimes et à l’ensemble du territoire Corse. Dans l’Hérault, le préfet avait déjà interdit l'accueil du public dans les bâtiments de l'Etat (préfecture, rectorat, palais de justice...), puis la ville de Montpellier a décidé d’annuler les JEP dans toute la ville. Idem pour Firminy (Loire) et Saint-Etienne Métropole

Reste cependant de nombreux lieux en France qui seront ouverts le week-end du 19 et 20 septembre. Le thème de cette année est l’éducation : « Apprendre pour la vie ! ». Des établissements d’enseignement emblématiques sont mis en avant, à l’instar de l’université de Paris La Sorbonne faisant partie des plus anciennes universités du monde encore en activité. L’INALCO, dédié à l’enseignement des langues orientales vivantes depuis 1795, et l’Institut national de l’histoire de l’art, ancienne bibliothèque impériale seront également ouverts.

À Dijon, le lycée Carnot, datant de 1893 classé monument historique et qui abrite une ancienne collection d’instruments scientifiques ouvrira ses portes, comme l’École nationale supérieure d’architecture de Normandie Seine-Maritime installée dans une ancienne fabrique industrielle.

Les lieux emblématiques parisiens sont au rendez-vous : le Palais de l’Elysée, l’Hôtel de Matignon ou encore l’Assemblée Nationale. Les visites sont cependant uniquement accessibles sur inscription préalable. L’Elysée affiche complet.

En région, les visiteurs auront notamment accès à l’Auditorium de Lyon, la résidence Oberthür à Rennes, la Grande Mosquée de Strasbourg ou le Théâtre du Capitole à Toulouse. 

Quelques sites rejoignent pour la première fois l’édition 2020. Parmi eux, La Ruche, cité d’artistes de Montparnasse, où ont vécu et travaillé Soutine, Zadkine, Chagall, Modigliani, Fernand Léger, Cendrars ou Apollinaire. Elle a été construite en 1903 par le sculpteur Alfred Boucher à partir de matériaux et d’éléments de l’Exposition universelle de 1900.

La Maison démontable Jean Prouvé à Nancy sera également ouverte à la visite. L’architecte-designer, avait construit des logements provisoires sur demande de l’État pour les sinistrés de Lorraine et de Franche-Comté ayant vu leur habitation détruite pendant la Deuxième Guerre mondiale. Tout comme la résidence privée L’Ange volant, en Ile-de-France. Elle a été conçue par l’architecte italien Gio Ponti entre 1927 et 1928 et allie la modernité à une architecture classique. 

Le programme complet des sites ouverts et animations est disponible ici.