Archéologie

Des archéologues découvrent d’immenses vestiges mayas au Guatemala

Par Alexandre Clappe · lejournaldesarts.fr

Le 4 janvier 2023 - 450 mots

GUATEMALA

Près de 1 000 édifices mayas datant de plus de 2 000 ans ont été révélés grâce à une technologie de cartographie laser.

Image en cartographie laser montrant d'anciens sites mayas au Guatemala. © Cambridge University Press, CC BY 4.0
Image en cartographie laser montrant d'anciens sites mayas au Guatemala.
Photo Cambridge University Press

Dans le nord du Guatemala, près de la frontière avec le Mexique, des archéologues ont découvert les ruines d'une vaste civilisation maya ayant prospéré il y a plus de 2 000 ans. Les résultats de l'étude publiée en décembre dernier dans la revue Cambridge Core, rattachée à la fameuse université britannique, révèlent une densité remarquable d’édifices mayas datant de la période dite préclassique, qui s'étend de 1 000 ans avant J.-C. à 150 ans après J.-C., situés dans le bassin karstique de Calakmul.

Ce réseau urbain disparu depuis longtemps comprenait près de 960 édifices répartis sur 650 km² et reliés par un immense système de chemins surélevés en pierre appelés sacbeob, pluriel de sacbé qui signifie « chemin blanc » en langue maya (ces chemins étant recouverts de stuc de calcaire). Il a été cartographié à l'aide de la technologie Lidar (« light detection and ranging ») constituée d'instruments laser aéroportés dont les impulsions rebondissent sur les surfaces afin de générer des cartes détaillées. Cette méthode a révolutionné l'archéologie car elle permet de révéler des signes d'activité humaine enfouis sous une végétation dense, indétectables par le travail de terrain traditionnel.

Les scientifiques, dirigés par Richard Hansen, archéologue à l'université d'Idaho aux Etats-Unis, ont fait voler pendant des années des radars aériens au-dessus du Calakmul à une altitude d'environ 600 m pour rechercher des traces cachées d'anciens sites. À leur grande joie, l'enquête a permis de découvrir des « concentrations denses de sites précédemment inconnus », comme des constructions massives de plates-formes et de pyramides, « dont les investissements en main-d'œuvre caractérisent les stratégies de gouvernance de la période préclassique ».

Ces constructions comprennent également des dizaines de terrains pour la pratique de sports précolombiens comme le jeu de balle, et un système complexe de gestion de l'eau composé de canaux et de réservoirs. 

L'équipe a également sondé les vestiges de la pyramide de La Danta - la plus grande de l’ère maya avec ses 70 m de haut - située dans la métropole maya d'El Mirador et qui servait d'attraction publique majeure et de point de convergence pour plusieurs sacbeob. « L'ensemble de l'édifice pourrait avoir nécessité jusqu'à 6 à 10 millions de jours hommes de travail, ce qui suggère un très haut niveau d'organisation politique et économique » indiquent Richard Hansen et ses collègues dans l'étude.

Cette découverte apporte un éclairage intéressant sur les formes d’organisations des populations de ce bassin forestier pendant plus de 1 000 ans. Hansen et son équipe espèrent que les recherches futures continueront à percer les secrets de cette ancienne civilisation et permettront peut-être de découvrir de nouveaux édifices restés cachés pendant de nombreux siècles.
 

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