Faute de budget, les archéologues doivent réenterrer une pyramide Metzca découverte par hasard il y a quelques semaines.

Alors que l'Institut national d'anthropologie et d'histoire du Mexique (INAH), un organisme fédéral mexicain, menait des excavations sur le site d’une pyramide découverte récemment, l'institut a annoncé dans un communiqué qu'il mettait fin aux fouilles en raison d'un manque de budget. La pyramide, vieille de 1 375 ans, avait été trouvée par hasard en juin dernier alors que des ouvriers travaillaient sur l’extension de l’autoroute Pachuca - Huejutla à San Augustin Metzquititlán (État d’Hidalgo, centre-est du Mexique).
Appelée structure 1, celle-ci mesure plus de 304 mètres de haut. Elle aurait été le centre d'un site plus vaste, qui comprenait également 10 monticules abritant des temples qui n'ont pas résisté au temps. Lors des fouilles de l'INAH, les archéologues ont pu récupérer plus de 155 objets, allant de coquillages à des peintures rupestres.
Les archéologues pensent que le site date de l’époque précolombienne des Metzca, une société qui vivait dans la région d’Hidalgo entre l’époque Épi classique (650 à 950 ap. J.-C.) et le post classique (1350-1519 ap. J.-C.). Cette découverte est importante, car aucun vestige de cette société n'avait été trouvé auparavant dans cette zone. Selon Hector Labra Chavez dans Artnews, le directeur du tourisme de la ville voisine, « elle devrait faire l'objet de recherches plus approfondies afin de déterminer le contexte culturel de cette importante découverte ».
Mais les coupes budgétaires opérées depuis octobre par la nouvelle présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, qui touchent également le secteur culturel, ne le permettent pas. En 2024, le ministère de la Culture avait reçu un budget total de 16,8 millions de pesos (environ 800 000 euros), en 2025 il ne recevra que 12,8 millions (environ 606 000 euros). L'INAH n’est pas épargné. En 2025, l'institut recevra un budget inférieur de près de 45 % à celui de 2024, passant de 370 000 euros à 210 000 euros. Cette réduction a entraîné de nombreuses protestations. Selon les membres du Syndicat national des travailleurs du ministère de la culture (SNDTSC), « cette réduction affecte le travail de l'institut et ses responsabilités en matière de protection du patrimoine » (Imparcial – El mejor Diario de Oaxaca).
Bien que l'on ne sache pas encore si les fouilles de San Augustin Metzquititlá reprendront, les archéologues ont veillé à ce que des mesures de protection soient prises. Outre le prélèvement d'échantillons et la création de modèles 3D du site, il est prévu de le recouvrir d'un tissu géotextile et de l'enfouir à nouveau afin de garantir sa conservation. L'INAH a également exprimé son intention de faire construire un mur de 43 mètres de long et de 11 mètres de haut autour du site afin de le protéger.
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Au Mexique, une pyramide découverte et réenterrée peu de temps après
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