Comparatif : public ou privé, le master à l’essai

Le Journal des Arts

Le 9 avril 2013 - 726 mots

Si le prestige de l’Université et la réputation de certaines d’entre elles attirenet un nombre croissant d’étudiants, les écoles privées peuvent compter sur leurs relations avec les entreprises.

En matière de « management culturel », près de la moitié des formations sont assurées par des établissements dépendants de l’Université, avec un maillage sur la totalité du territoire ; les régions Île-de-France, Rhône-Alpes et Bretagne en sont très bien pourvues, le Centre l’est nettement moins. À cet égard, l’offre de masters de gestion de la culture se trouve en cohérence avec l’offre universitaire d’un point de vue général.

Depuis la réforme LMD, l’admission en master 2 professionnel (ancien DESS) est devenu le passage obligé pour l’étudiant en quête d’un travail qualifié dans le domaine de la culture, a fortiori dans le secteur du management culturel. Le passage du master 1 au master 2 s’est compliqué du fait du nombre toujours croissant des demandes d’admission. À niveau bac 5, ces masters recrutent de plus en plus d’étudiants ayant déjà validé un diplôme de même grade, et ayant plusieurs stages à leur actif. Dossiers avec mémoire, tests, entretiens personnels, l’admission ressemble de plus en plus au parcours du combattant. La concurrence est forte parmi les masters les plus réputés : celui de Paris-Dauphine (lire l’encadré), le master 2 « Développement de projets artistiques et culturels internationaux » de Lyon-II, créé en 1988, ou encore le master 2 « Management des organisations et des manifestations culturelles » de l’université d’Aix-Marseille. Pour mesurer la qualité de ces formations, l’AERES (Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur) publie régulièrement ses résultats, une bonne manière de jauger les points forts de chaque formation. Une des principales faiblesses des cursus universitaires est la relative méconnaissance du devenir professionnel des étudiants, faute de moyens et de temps.

Dans le privé, fonctionnant davantage sur le mode anglo-saxon, les écoles de commerce ainsi que les écoles spécialisées mettent en avant la réussite de leurs étudiants dans le milieu professionnel comme gage de qualité de leurs formations. À l’instar de l’École supérieure de commerce de Paris-Europe qui propose depuis 2007 un mastère spécialisé « Management des biens et activités culturels » avec 62 étudiants formés depuis sa création. Exemple-type du genre de formation dispensée dans les « business school », ce mastère met en avant une internationalisation accrue (qui fait souvent défaut aux cursus universitaires) avec un partenariat avec l’université Ca’Foscari à Venise, ainsi qu’une présence dans le secteur privé et ses industries culturelles : « bilan positif » pour Delphine Trouillard, de la promotion 2008, après un bac 5 à Dauphine, « puisque, à la fin du mastère, j’ai été embauchée au Palazzo Grassi [à la Punta della Dogana, Pinault Foundation, Venise] en tant que chargée de communication ». À la clé, des stages de qualité, un accès à un réseau professionnel reconnu et un diplôme validé à l’international : la scolarité a cependant un coût, 11 800 euros l’année, des frais situés dans la moyenne du privé.

Dans le privé comme dans le public, le stage et ses réseaux sont la clé de la réussite professionnelle et qui vont spécialiser l’étudiant dans ces cursus en majorité généraliste. Le choix du privé ou du public doit être fait en tenant compte soit de la bonne réputation d’un master (partenariats, ancrage professionnel, réseau d’anciens) dans une université, soit de la notoriété du diplôme (labels internationaux, suivi de l’élève, qualité du campus) dans une école privée.

Paris-Dauphine, entre formation publique et fonctionnement privé

L’actuel master 2 « Gestion/Management des organisations culturelles » de l’université Paris-Dauphine a été créé en 1985. Depuis plus d’une vingtaine d’années, la formation a acquis une réputation d’excellence et de réussite des étudiants en matière d’insertion professionnelle. L’AERES, avec la plus haute appréciation, « A », mentionne dans sa dernière évaluation des équipes pédagogiques « d’excellente qualité avec une répartition pertinente entre académiques et professionnels ». Cet ancrage particulier du master dans le monde professionnel est à noter, l’AERES signalant dans de nombreux autres masters la trop grande proportion d’universitaires dans les équipes pédagogiques. Une autre spécificité du master est d’être adossé à un réseau d’anciens, réunis dans l’association Dauphine Culture, très active pour promouvoir le master et créer des liens entre les étudiants et les anciens. Ce genre d’initiative, bien connue dans les écoles de commerce et d’ingénieurs, est encore rare à l’Université.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°389 du 12 avril 2013, avec le titre suivant : Comparatif : public ou privé, le master à l’essai

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