Jardin - Urbanisme

Butte-Rouge : Rachida Dati ignore l’enquête publique

Par Sindbad Hammache · lejournaldesarts.fr

Le 12 juillet 2024 - 329 mots

Le ministère de la Culture crée un Site Patrimonial Remarquable sur un périmètre récemment critiqué par une enquête publique.

Mail Julien Herr, rue piétonne au cœur de la cité-jardin de la Butte-Rouge de Châtenay-Malabry. Azadeh AC, 2020, CC BY-SA 4.0
Mail Julien Herr, rue piétonne au cœur de la cité-jardin de la Butte-Rouge de Châtenay-Malabry.
© Azadeh AC, 2020

Sur le papier, l’arrêté du 5 juillet dernier (publié le 11 juillet au Journal Officiel) a tout d’une bonne nouvelle pour les défenseurs du patrimoine de la Butte-Rouge, à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) : la décision du ministère de la Culture crée un Site Patrimonial Remarquable protégeant la Cité-Jardin des années 1930.

Mais le périmètre retenu n’englobe qu’une petite moitié de l’ensemble architectural et paysager, selon les plans proposés par la mairie de Châtenay-Malabry. Cette proposition de périmètre avait pourtant été rejetée au mois de juin par les résultats de l’enquête publique, et n’avait pas reçu d’avis favorable de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture en septembre 2023.

Alors que ses jours rue de Valois sont comptés, Rachida Dati a choisi de s’affranchir de l’avis tranché de la commissaire enquêtrice, qui préconisait d’élargir la protection à l’ensemble du site. L’enquête publique avait recueilli plus de 70 % de contributions défavorables au périmètre proposé par la ville de Châtenay-Malabry.

La mairie projette de longue date une opération de promotion immobilière sur l’emprise de la cité-jardin, comprenant la destruction de certains bâtiments. Le périmètre adopté exclut de la zone protégée des réserves foncières importantes, laissant le champ libre à ces opérations : les immeubles bordant l’avenue de la division Leclerc, où circule désormais une ligne de tramway, et ceux situés en bordure de la forêt domaniale de Verrières. La Cité des Peintres est également sortie du périmètre de protection.

L’association « Sauvons la butte rouge » dénonçait dans sa contribution à l’enquête publique les incohérences du SPR proposé par la mairie, coupant certaines rues en deux sans justification patrimoniale. La protection intégrale du site est soutenue par les associations du G7 patrimoine, ainsi que de nombreuses figures de l’architecture et du patrimoine (Lacaton & Vassal, Christian de Portzamparc). En 2022, l’ONG Europa Nostra avait placé la Butte-Rouge sur sa liste des sept sites européens les plus menacés.

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